Affronter le CH est un pique-nique
Même le Kraken de Seattle, qui a choisi un modèle de construction lent et pénible, a des points de classement. Le Canadien ? Zéro ! Zéro en cinq, sans même une petite récompense provenant d’une défaite au-delà des 60 minutes réglementaires.
Et il y a la manière. On ne peut ignorer la manière. Michel Therrien parle toujours de l’importance pour une équipe de bénéficier des rebonds favorables. Du besoin pour un club d’avoir des breaks pour gagner des matchs.
Le Canadien n’en a aucun. Un bel exemple, jeudi soir. Brendan Gallagher se voit refuser un but. Le règlement 157 de la LNH valide la décision des officiels de Toronto. Dans les faits, au moins une fois sur deux, ce but est accordé. Je doute que ce but eût été refusé en séries éliminatoires. Est-ce que le CH aurait battu KK et les Hurricanes jeudi grâce à ce but ? Hélas ! on ne le saura jamais. Toronto en a décidé autrement.
LES BREAKS
Le Canadien n’en a aucun depuis le début du camp d’entraînement. Absence indéterminée de Price, retraite anticipée de Weber dès que celle-ci ne pourra plus incomber financièrement à Nashville.
Joel Edmundson qui ne guérit pas et qui part au chevet de son père malade. Hoffman qui fait sa rentrée au match numéro quatre après deux entraînements seulement.
Voilà un sombre tableau qui offre un éventail d’excuses louables à expliquer les déboires actuels. Je refuse toutefois de tout prendre sans rien laisser. Ceux qui composent l’alignement ne devraient pas tricher au niveau de l’effort et de l’engagement.
Le CH a perdu énormément de leadership, c’est vrai. Il en a aussi perdu son identité, ce qui est encore plus grave. Corey Perry ne se serait pas laissé piler dans le visage par les Sabres et les Sharks sans réagir. Il aurait atteint le gardien sans s’annoncer, plaidant l’ignorance. Il aurait dérangé les défenseurs adverses, il aurait pris un bon deux minutes de circonstances. Il se serait jeté devant les lancers frappés, il aurait jeté les gants. Tout ça en s’appelant Corey Perry. Il aurait montré le chemin.
GALLAGHER EST SEUL
Qui peut faire ça actuellement ? Brendan Gallagher ? Certainement. Mais il est bien seul. Ironie du sort, il a eu besoin de trois coups violents pour fracasser un bâton de graphite qui habituellement se fracture sous l’impact d’une passe un peu vive. Quand t’es fâché et que t’as l’air de Michel Barrette dans les Boys 1, c’est signe que tout va vraiment mal.
Blague à part, le grave problème du Canadien jusqu’ici, c’est qu’il est facile de jouer contre lui.
Les adversaires se préparent en 20 minutes de vidéo et peuvent se permettre deux bonnes bouteilles au restaurant la veille du match contre Montréal.
Ils savent qu’ils ne se feront pas déranger, qu’ils risquent de gagner sans trop forcer.
Le gardien qui doit affronter le Canadien sait que les tirs ne seront pas voilés et proviendront en grande majorité des périphéries. Les adversaires savent qu’ils feront face à moins de cinq véritables chances de marquer.
Affronter Montréal est l’égal d’un pique-nique au parc en excellente compagnie.