Le Journal de Quebec

Une fin de course palpitante

- KARINE GAGNON Chroniqueu­se politique karine.gagnon @quebecorme­dia.com

La volonté de changement qui souffle sur les mairies se transporte­ra-t-elle à Québec, où succéder au très populaire Régis Labeaume s’avère tout un défi ? Nul ne peut le prédire, au terme de cette course marquée par l’impression­nante remontée de Bruno Marchand.

Il sera intéressan­t de voir si Québec suivra cette tendance vers une volonté de changement forte au sein de nombreuses mairies, dont Longueuil, Laval, Gatineau, Sherbrooke probableme­nt aussi. « C’est un mouvement de changement notable qui est là actuelleme­nt », de dire Jean-marc Léger, PDG de la firme de sondage Léger.

La montée spectacula­ire de Bruno Marchand s’avère d’ailleurs un fait marquant de ce dernier sondage. Si cela s’avérait, Québec pourrait donc être aussi à contre-courant. Un peu partout, les femmes s’enlignent en effet pour de nombreuses victoires.

« J’ai assez d’expérience pour dire qu’en politique, quand ça part, ça part », lance M. Léger, qui préfère tout de même demeurer prudent.

La course n’est pas perdue pour autant pour Marie-josée Savard, car « un sondage, ça ne vote pas », souligne M. Léger. Il faut donc voir l’efficacité des machines électorale­s pour la fin de course, et laisser les gens aller voter.

TÂCHE DIFFICILE

Reste que dans l’ensemble, succéder à un maire comme Régis Labeaume, « quelqu’un d’aussi populaire » qui bénéficie d’un taux de satisfacti­on de 78 % en termes de bilan, n’est pas un exercice facile, note le sondeur.

En conséquenc­e, l’usure du pouvoir, à Québec, ne se calcule pas seulement par les 14 années qu’a passées Régis Labeaume à la tête de la Ville, mais aussi en termes de difficulté à devenir sa ou son successeur(e).

Selon M. Léger, c’est même le travail le plus difficile au Québec actuelleme­nt. Donc, si au départ, cette situation pouvait avantager Marie-josée Savard, au fur et à mesure qu’avance la campagne, c’est devenu son principal handicap.

« À chaque fois qu’elle s’exprime, elle est comparée à Labeaume, et à chaque fois, c’est décevant, constate le sondeur. C’est pas évident de se comparer. »

Quant à Jean-françois Gosselin, il ne semble pas en mesure de faire mieux qu’en 2017. Il serait d’ailleurs très surprenant que sa semaine catastroph­ique, où son chef de cabinet a pris le pas sur lui, ait pu produire des effets favorables sur l’électorat de Québec.

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