Les complotistes attisent la colère
Les complotistes cherchent à faire avancer un programme politique en provoquant l’indignation de la population. Pour y arriver, ils mélangent plusieurs éléments factuels afin de créer de fausses nouvelles, estiment les experts.
C’est la théorie étudiée par Frédérick Nadeau, du Centre d’expertise et de formation sur les intégrismes religieux, les idéologies politiques et la radicalisation du Cégep Édouard-montpetit.
CONVAINCRE ET NON INFORMER
« La fausse nouvelle, la fonction première, c’est de susciter une émotion comme la colère, l’indignation, explique M. Nadeau. Généralement avec un titre sensationnaliste avec un caractère scandaleux à la nouvelle. Ceux qui produisent la fausse nouvelle et la diffusent ont généralement un objectif, celui de proposer une certaine lecture de la réalité pour faire avancer un programme politique. »
De cette manière, les auteurs, associés majoritairement à l’extrême droite, cherchent à créer un « choc moral » ou une prise de conscience chez le lecteur, qui pourrait devenir militant.
COMME UN MILLE-FEUILLE
Selon deux experts, ceux qui ont instrumentalisé la mort de Malaka Rizkalla pour faire avancer la cause des antivaccins ont utilisé ce stratagème.
Ils ont usé de la technique du « mille-feuille », qui consiste à utiliser plusieurs informations, parfois véridiques, pour enfin les assembler et donner une impression de solidité et de vérité, a expliqué M. Nadeau.
La pédiatre, microbiologiste et épidémiologiste Caroline Quash a analysé aussi les arguments utilisés par les antivaccins dans le dossier de Malaka, principalement ceux concernant l’autorisation conditionnelle des vaccins pour les enfants.
« Chacun des événements pris indépendamment n’est pas faux. Quand on prend tous ces événements pour faire un lien de causalité à la mort de cette jeune fille, c’est là que ça ne marche pas », a-t-elle souligné.
Récemment, les autorisations complètes des vaccins ont été décrétées pour les vaccins de Pfizer et Moderna. « Tout est conforme », a indiqué la spécialiste.