Facebook retire rarement les fausses nouvelles
L’histoire de Malaka, faussement morte du vaccin, est restée en ligne six semaines
Même si Facebook a été avertie que la nouvelle sur la jeune adolescente de Montréal décédée après avoir reçu son vaccin était fausse, la multinationale ne l’a pas retirée de sa plateforme.
Le 8 septembre, le blogueur complotiste Claude Gélinas a utilisé la mort de l’adolescente Malaka Rizkalla, à l’école Louis-riel, à Montréal, afin de créer et de diffuser une fausse nouvelle.
L’auteur s’était fié à des publications Facebook et Messenger de Nadiya Sylvestr, une complotiste dont le fils fréquente cette école secondaire.
Malgré de multiples articles publiés dans les médias rectifiant le tir, jamais Facebook n’a retiré la nouvelle.
Un mois plus tard, soit le 22 octobre, tous les écrits de Claude Gélinas concernant cette histoire étaient accessibles sur sa page Facebook. Il était encore possible de commenter la publication et de la partager.
En réalité, il aura fallu l’intervention du Bureau d’enquête pour qu’elle disparaisse d’internet il y a deux semaines. Claude Gélinas a retiré lui-même les articles après avoir été questionné par les journalistes du Bureau d’enquête et de J.E.
PAS DE RÉPONSE
Malgré les démarches pour obtenir des réponses de Facebook, Facebook Canada n’a pas répondu à nos demandes. Garrick Tiplady, le directeur de Facebook Canada, n’a pas rappelé notre Bureau d’enquête, malgré une discussion avec l’adjoint attitré au bureau de Facebook, à Toronto.
Le réseau social a toutefois suspendu la page Facebook de François Amalega Bitondo pour 30 jours à la fin septembre. Ce dernier avait notamment fait une vidéo en direct sur Facebook reprenant les théories sur la mort de Malaka après avoir reçu son vaccin.
Au cours de notre enquête, nous avons découvert que Facebook avait une entente avec Radio-canada pour corriger des fausses nouvelles ( voir autre texte). L’équipe des Décrypteurs, employés par la société d’état, s’alimente notamment auprès du programme de vérification des faits mis sur pied par Facebook. L’équipe a d’ailleurs écrit sur la fausse nouvelle concernant Malaka le 20 septembre.
Un avertissement est aussi placé pour ceux qui voient la fausse publication. En plus de cet avertissement, le géant du web diminue la portée de la nouvelle et sa visibilité. L’algorithme oubliera ainsi la publication, mais sans la faire disparaître.
Facebook a aussi une entente similaire avec l’agence France Presse. L’employé chargé de faire la rectification de faits a refusé de nous accorder une entrevue.