Le Journal de Quebec

Facebook retire rarement les fausses nouvelles

L’histoire de Malaka, faussement morte du vaccin, est restée en ligne six semaines

- NICOLAS LACHANCE ET RICHARD OLIVIER – Avec Marie Christine Trottier

Même si Facebook a été avertie que la nouvelle sur la jeune adolescent­e de Montréal décédée après avoir reçu son vaccin était fausse, la multinatio­nale ne l’a pas retirée de sa plateforme.

Le 8 septembre, le blogueur complotist­e Claude Gélinas a utilisé la mort de l’adolescent­e Malaka Rizkalla, à l’école Louis-riel, à Montréal, afin de créer et de diffuser une fausse nouvelle.

L’auteur s’était fié à des publicatio­ns Facebook et Messenger de Nadiya Sylvestr, une complotist­e dont le fils fréquente cette école secondaire.

Malgré de multiples articles publiés dans les médias rectifiant le tir, jamais Facebook n’a retiré la nouvelle.

Un mois plus tard, soit le 22 octobre, tous les écrits de Claude Gélinas concernant cette histoire étaient accessible­s sur sa page Facebook. Il était encore possible de commenter la publicatio­n et de la partager.

En réalité, il aura fallu l’interventi­on du Bureau d’enquête pour qu’elle disparaiss­e d’internet il y a deux semaines. Claude Gélinas a retiré lui-même les articles après avoir été questionné par les journalist­es du Bureau d’enquête et de J.E.

PAS DE RÉPONSE

Malgré les démarches pour obtenir des réponses de Facebook, Facebook Canada n’a pas répondu à nos demandes. Garrick Tiplady, le directeur de Facebook Canada, n’a pas rappelé notre Bureau d’enquête, malgré une discussion avec l’adjoint attitré au bureau de Facebook, à Toronto.

Le réseau social a toutefois suspendu la page Facebook de François Amalega Bitondo pour 30 jours à la fin septembre. Ce dernier avait notamment fait une vidéo en direct sur Facebook reprenant les théories sur la mort de Malaka après avoir reçu son vaccin.

Au cours de notre enquête, nous avons découvert que Facebook avait une entente avec Radio-canada pour corriger des fausses nouvelles ( voir autre texte). L’équipe des Décrypteur­s, employés par la société d’état, s’alimente notamment auprès du programme de vérificati­on des faits mis sur pied par Facebook. L’équipe a d’ailleurs écrit sur la fausse nouvelle concernant Malaka le 20 septembre.

Un avertissem­ent est aussi placé pour ceux qui voient la fausse publicatio­n. En plus de cet avertissem­ent, le géant du web diminue la portée de la nouvelle et sa visibilité. L’algorithme oubliera ainsi la publicatio­n, mais sans la faire disparaîtr­e.

Facebook a aussi une entente similaire avec l’agence France Presse. L’employé chargé de faire la rectificat­ion de faits a refusé de nous accorder une entrevue.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? L’ex-employée de Facebook et lanceuse d’alerte, Frances Haugen, a dévoilé plusieurs études secrètes de l’entreprise de réseaux sociaux démontrant que la multinatio­nale est bien au fait que Facebook peut contribuer à la haine en ligne.
PHOTO D’ARCHIVES L’ex-employée de Facebook et lanceuse d’alerte, Frances Haugen, a dévoilé plusieurs études secrètes de l’entreprise de réseaux sociaux démontrant que la multinatio­nale est bien au fait que Facebook peut contribuer à la haine en ligne.

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