Un des pires détenus détruit les prisons
Les travailleurs déplorent le risque pour leur sécurité
Décrit comme l’un des pires détenus du Québec, un prisonnier violent qui a fait pour plusieurs dizaines de milliers de dollars en dommage matériel en milieu carcéral continue de donner du fil à retordre aux agents correctionnels.
Selon nos informations, Jean-françois Turbide-labbé aurait fait pour 38 000 $ de dommages en une semaine dans la prison de Sorel-tracy.
Depuis trois ans, l’homme de 38 ans aurait aussi fait du grabuge dans les centres correctionnels de Québec, SaintJérôme, Roberval et Rivière-des-prairies (RDP).
Le détenu arrache des appareils électroniques, fracasse des fenêtres, dessine des graffitis et éventre des matelas. Il bloque aussi sa porte de cellule qu’on doit défoncer, nous dit-on.
« Il brise des choses chaque semaine. C’est difficile de savoir pour combien il aurait fait de dégâts au total », estime Mathieu Lavoie, président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec.
Celui qui a séjourné dans plus de la moitié des 17 établissements de détention de la province à cause de son comportement problématique a passé la majeure partie de sa vie d’adulte derrière les barreaux.
Il a, entre autres, déjà été condamné pour avoir battu un homme à coups de planche à roulettes dans le Vieux-québec.
Le criminel a à son dossier 798 manquements disciplinaires depuis sa première incarcération, en 2001. Ce nombre est jugé « énorme » par M. Lavoie.
« C’est un des pires détenus », nous a confié un membre du personnel carcéral.
« ÇA DEVIENT LOURD »
De plus, Turbide-labbé doit constamment être escorté et filmé lors de ses déplacements et de ses interactions, selon une note envoyée aux employés de RDP.
Mais en plus d’être épuisant pour les travailleurs, le détenu multiplie les plaintes au Protecteur du citoyen, au point où les agents craignent d’intervenir physiquement auprès de lui, par peur de conséquences.
« Il se plaint tout le temps de tout, se désole le président du syndicat. Et on dirait que les dirigeants ont peur. »
À la suite de demandes, on a notamment octroyé au détenu le droit de porter des verres fumés à l’occasion, et d’avoir des crayons dans sa cellule en tout temps, selon nos sources.
« On est en train de perdre le contrôle des établissements de détention, poursuit M. Lavoie. Des cas comme Turbide ont trop de privilèges. »
« Ça devient lourd pour les agents. C’est un risque de sécurité pour le personnel et les établissements », conclut-il.
Jean-françois Turbide-labbé est en attente de procès entre autres pour voies de fait et entraves envers un agent de la paix.