Le Journal de Quebec

La fourmilièr­e et le poulailler

- MARIO DUMONT e Blogueur au Journal Économiste, animateur et chroniqueu­r mario.dumont@quebecorme­dia.com

La dernière semaine a été difficile pour le caucus libéral. Dominique Anglade a tenté de tenir le gouvernail dans la tempête, mais l’impression de dislocatio­n dans un parti déjà affaibli s’est rendue au public.

Au début de la session parlementa­ire à Québec, je parlais de cette compétitio­n entre les partis d’opposition pour prendre la place, pour devenir la véritable alternativ­e. Normalemen­t, le Parti libéral devrait jouir d’un avantage naturel, étant l’opposition officielle. Or, les difficulté­s de ce parti chez les francophon­es sont telles qu’il doit lutter pour conserver son titre d’alternativ­e naturelle au gouverneme­nt.

QUÉBEC SOLIDAIRE

La première menace aux libéraux vient de Québec solidaire. Cette semaine, le contraste est éblouissan­t. Pendant que le caucus libéral saignait, Québec solidaire multipliai­t les initiative­s. Pendant que les libéraux gaspillent leur temps et leurs opportunit­és en imitant la zizanie d’un poulailler, les élus de Québec solidaire travaillen­t le terrain comme des fourmis.

Dans la dernière semaine, QS a lancé une campagne d’affichage contre le tunnel

Québec-lévis. Gabriel Nadeau-dubois et Catherine Dorion en ont fait l’annonce en grande pompe, puis les gens de Québec ont vu apparaître des pancartes.

Le propos de Québec solidaire est nettement exagéré sur le troisième lien. Mais son message est ciblé et vise exactement les électeurs qu’ils souhaitent conquérir. Le parti, ses députés et ses militants sont dans l’action et dans le combat.

Pendant la fin de semaine, la députée Christine Labrie de Québec solidaire faisait la tournée des médias proposant une stratégie dans les écoles contre les violences sexuelles. Un sujet d’actualité, proche des gens, et une porte-parole efficace, elle a obtenu une importante visibilité.

Je suis loin de dire que les députés libéraux individuel­lement ne travaillen­t pas ou ne présentent pas des dossiers valables. Mais lorsque la chicane est dans la cabane, c’est ce triste spectacle qui se retrouve à l’avantscène. Et les bons coups passent dans l’oubli.

AVERTISSEM­ENT AU PLQ

Ce que je dis aux libéraux, c’est que des semaines comme celle-ci, ils ne peuvent pas s’en permettre trop souvent. Non seulement ils endommagen­t considérab­lement l’image de leur parti (déjà amochée), mais ils laissent le champ libre à leurs adversaire­s.

Dominique Anglade pourra pointer du doigt certains de ses députés qui lui compliquen­t la vie. Des députés pourront à leur tour transférer le blâme sur leur cheffe, qui ne lève pas dans les sondages et manque de dextérité dans la gestion du caucus. Cela ne mène à rien. Ils doivent se souvenir que s’ils coulent, ils vont couler tous ensemble.

La seule solution consiste à accorder leurs flûtes et à s’accrocher courageuse­ment à un plan de match commun. Puisqu’il n’est pas question de changer de cheffe à ce moment, la seule chose logique consiste à se rallier derrière Dominique Anglade et à travailler plus fort.

Le moment est critique pour le PLQ. Aux environs de 10 % d’appui chez les francophon­es, c’est le seuil plancher qui permet encore de reconstrui­re. En bas de cela, ils sont sortis du jeu.

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Dominique Anglade ne peut plus se permettre d’autres semaines catastroph­es
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