Le gouvernement reporte le dépôt de son plan de protection
Le gouvernement Legault lance une commission indépendante sur le caribou forestier, repoussant du même coup son plan pour protéger cette espèce menacée. Ce délai risque de fragiliser encore davantage cette population en déclin.
« Le temps que ça va prendre pour mettre ça en place, la population devrait continuer de décliner », déplore Martin-hugues St-laurent, professeur à l’université du Québec à Rimouski au Département de biologie, chimie et géographie.
« Je ne peux pas présumer de ce que le ministre veut, mais si je voulais que les populations viennent plus fragiles particulièrement dans la tranche de forêt boréale exploitée par l’industrie, c’est exactement ça que je ferais », insiste le scientifique.
SEUIL CRITIQUE
Les hardes comptent de moins en moins de bêtes. Seulement 19 caribous ont été observés dans Charlevoix en 2020, un seuil critique. Le troupeau de Val-d’or ne compte plus que sept animaux, qui ont été placés en enclos l’an dernier.
Dans un bref communiqué de presse diffusé hier après-midi, le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Pierre Dufour, a annoncé que la commission indépendante tiendrait des audiences publiques régionales à compter de l’hiver 2022.
La présidence a été confiée à Nancy Gélinas, doyenne de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique de l’université Laval et professeure-chercheuse en économie forestière, qui sera accompagnée par deux anciens mandarins de l’état dans sa tâche.
Selon Martin-hugues St-laurent, le choix des commissaires en dit long sur l’objectif du gouvernement. « C’est une bonne manière de s’assurer que le message de conservation et le message de protection de l’écologie du caribou ne seront pas entendus », dit-il.