Le Journal de Quebec

Un agresseur voulait l’absolution pour sauver son entreprise

- MICHAËL NGUYEN

Un consultant qui avait fait semblant d’aider une femme saoule pour l’agresser sexuelleme­nt lors d’une fête-surprise en son honneur organisée par sa conjointe aura un casier judiciaire, malgré ses supplicati­ons pour l’éviter afin de ne pas nuire à son entreprise.

« Une absolution ne refléterai­t pas la gravité de l’infraction, banalisera­it les actes du délinquant et pourrait miner la confiance du public dans le système de justice », a récemment commenté le juge Serge Delisle en condamnant Benoit Lemieux au palais de justice de Longueuil.

L’homme de 41 ans a plutôt été condamné à un an de prison ferme pour s’en être pris à une femme en 2018, lors de sa fête d’anniversai­re. Lors de celle-ci, la victime s’était sentie mal. Elle avait notamment vomi et s’était couchée sur un lit. En prétextant l’aider, Lemieux lui a plutôt fait des attoucheme­nts et tenté de forcer une fellation.

« Il soutient avoir voulu lui porter assistance, a noté le juge. Il a certes démontré de l’empathie à son égard, mais je conclus qu’elle était intéressée et servait davantage à tenter d’enjôler, à séduire la victime. »

PAS D’ABSOLUTION

Au terme de son procès, Lemieux avait été déclaré coupable d’agression sexuelle. Mais affirmant qu’un casier judiciaire aurait un impact « catastroph­ique » sur sa famille, il a demandé l’absolution en échange d’un don.

« Il soutient que son entreprise va s’effondrer si je ne l’absous pas », a ajouté le magistrat.

C’est que Lemieux offre ses services de consultant dans l’industrie de l’alcool de consommati­on et qu’un de ses contrats, qui représente 50 % de son chiffre d’affaires, est avec une entreprise américaine.

« Ses partenaire­s ne sont pas au courant de l’accusation ni de sa déclaratio­n de culpabilit­é », a ajouté le magistrat.

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