Plus de 1000 plaintes au commissaire des Langues officielles
Le commissariat aux Langues officielles a reçu plus de 1000 plaintes en lien avec l’unilinguisme assumé et affiché du patron d’air Canada, Michael Rousseau. « C’est beaucoup », selon le commissaire Raymond Théberge.
« Le nombre immense de plaintes, ça démontre à quel point ça a touché une corde sensible », a expliqué ce dernier dans une entrevue avec l’agence QMI.
Nombre des plaintes reçues sont venues de l’extérieur du Québec, note M. Théberge, voulant dire que c’est la francophonie canadienne entière qui a été touchée, Air Canada étant le plus important transporteur au pays et directement soumis à la Loi sur les Langues officielles.
Citant ce qu’il appelle la « secondarisation » du français dans les institutions fédérales, le commissaire a déploré que la langue de Molière ne soit souvent reléguée qu’à un statut de « langue de traduction ».
M. Théberge n’a pas voulu s’avancer sur le débat « politique » entourant l’application de la loi 101 aux entreprises à charte fédérale en sol québécois.
TRUDEAU Y MET DU SIEN
Malgré ses excuses et ses promesses d’apprendre le français jeudi, le PDG d’air Canada, Michael Rousseau, n’est toujours pas sorti de la zone de turbulence. Au contraire : le premier ministre Justin Trudeau en a rajouté une couche en matinée hier.
« C’est une situation inacceptable et je suis content que la ministre des Langues officielles fasse un suivi là-dessus », a réagi M. Trudeau lors d’un scrum à sa sortie d’une pharmacie d’ottawa, où il a recevait un vaccin contre la grippe saisonnière.
M. Trudeau s’est fait l’écho de la nouvelle ministre des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor, qui a elle aussi qualifié les propos tenus par Michael Rousseau d’« inacceptables » dans une déclaration parvenue à l’agence QMI hier.
Mme Petitpas Taylor souhaite adopter dans les 100 jours suivant le rappel du Parlement la réforme de la loi sur les Langues officielles, déposée plus tôt cette année. Celle-ci prévoit donner plus de « mordant » à la loi actuelle et octroyer plus de pouvoir au commissaire aux Langues officielles, incluant celui d’accorder des punitions plus sévères.
UN TOURBILLON DE CRITIQUES
Si le gouvernement libéral semble prendre la question au sérieux, d’autres n’hésitent pas à carrément réclamer la démission de M. Rousseau. Parmi ceux-ci se trouvent, à Ottawa, le NPD et le Bloc Québécois, et à Québec, le Parti libéral et Québec solidaire.
Tous réclament que la loi 101 soit appliquée aux entreprises à charte fédérale qui se trouvent en sol québécois.