Le Journal de Quebec

ABBA ravit ses fans, mais divise la critique

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STOCKHOLM | (AFP) ABBA a fait son grand retour hier avec un nouvel album Voyage, après quarante ans de silence des légendes suédoises de la disco-pop, un opus qui ravit ses millions de fans, mais laisse la critique plus partagée.

Depuis leur séparation de fait fin 1982, un an après leur dernier album The Visitors, Agnetha, Björn, Benny et Anni-frid (acronyme ABBA) n’avaient plus sorti de chansons et avaient rangé aux vestiaires leurs célèbres costumes kitsch.

L’annonce début septembre de leur reformatio­n, lors d’une cérémonie XXL tournée dans plusieurs capitales, avait fait le tour du monde, après des années de spéculatio­ns. Composé de dix titres, Voyage est le fruit imprévu d’un projet sur lequel ABBA travaille depuis des années : un concert d’avatars numériques « révolution­naires », censé reléguer au rayon de vieillerie­s les hologramme­s qui ont fleuri ces dernières années dans le monde de la musique.

REFAIRE DE LA MUSIQUE ENSEMBLE

C’est en préparant ce projet en partenaria­t avec une société d’effets spéciaux du père de Star Wars George Lucas - maintes fois retardé par des difficulté­s techniques, puis par la COVID, - que naît l’idée de refaire de la musique ensemble.

Dès 2018, ABBA avait confirmé les rumeurs de son retour en studio et on savait que l’enregistre­ment d’au moins deux nouvelles chansons était conservé à l’abri des oreilles indiscrète­s.

« Au début, c’était seulement deux chansons, et puis on s’est dit : “Peut être qu’on pourrait en faire quelques autres” (...) et puis j’ai demandé : “Et si on faisait un album complet ? », a expliqué Benny Andersson, 74 ans, lors de l’annonce de l’album.

RIEN À PROUVER

Trois des dix chansons de l’album, disponible depuis hier dans tous les pays du monde, avaient déjà été dévoilées : d’abord I Still Have Faith In You et Don’t Shut Me Down. Puis une version modernisée de Just A Notion, enregistré­e en 1978, mais jamais publiée jusqu’ici.

Waterloo, Dancing Queen, Mamma Mia, The Winner Takes It All, Money Money Money, Thank you for the music: la nouvelle livraison ne souffrira-t-elle pas de la comparaiso­n avec l’âge d’or ?

« Nous n’avons rien à prouver - qu’est ce que ça peut faire si les gens pensent que nous étions meilleurs avant ? », a plaidé Benny Andersson dans une interview au quotidien suédois Dagens Nyheter.

Les critiques sont partagés : certains comme le magazine Rolling Stone saluent une réussite « qui méritait d’attendre », quand le Guardian étrille l’album d’un cruel « No thank you for the music ». Beaucoup s’accordent toutefois sur le niveau inégal de la livrée.

Pour Jean-marie Potiez, un des meilleurs experts internatio­naux du groupe, « les voix d’agnetha et d’anni-frid ont perdu dans les aigus, ce qui est normal vu leur âge, mais ont gagné en profondeur, en sensibilit­é ». « Quand elles chantent ensemble, toutes les deux, comme sur Don’t Shut Me Down, c’est le son ABBA ».

Sur les réseaux sociaux, les fans affichent eux majoritair­ement leur enthousias­me.

« C’est le son ABBA, mais ce n’est pas nostalgiqu­e, pas figé dans ce qu’ils étaient. Ça correspond à qui ils sont aujourd’hui », salue un fan suédois rencontré par L’AFP, Peter Palmquist.

Voyage, neuvième album studio du groupe, sera bel et bien le dernier, ont confirmé Benny et Björn dans une interview au Guardian fin octobre.

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PHOTO D’ARCHIVES Les membres du groupe ABBA, le 9 février 1974 : Benny Andersson, Anni-frid Lyngstad, Agnetha Faltskog et Björn Ulvaeus.
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