« CE N’EST PAS SI SORCIER »
L’entraîneur-chef Dominique Ducharme soutient que son système de jeu n’est pas différent de l’an dernier
L’heure était encore à l’autopsie au lendemain de la défaite face aux Islanders de New York. À l’entraînement, c’était retour à la base avec quelques exercices axés sur le travail en territoire défensif.
On n’avait pas besoin d’être un fin observateur pour constater que la confusion régnait en zone du Canadien, jeudi soir. Cinq des six buts des visiteurs (la seule exception étant celui dans un filet désert) ont été inscrits depuis l’enclave.
Pourtant, Dominique Ducharme a affirmé, encore une fois, que le système préconisé depuis le début de la saison était le même que l’an dernier.
« C’est un système de proximité, de pression. On n’est pas une équipe qui attend que l’adversaire vienne à nous. On veut [lui] enlever du temps et de l’espace », a expliqué Ducharme.
Sauf que quand l’équipe rivale marque au moins cinq buts, comme c’est arrivé déjà à cinq reprises depuis le début de la saison, ça signifie qu’il a bénéficié de beaucoup de temps et d’espace.
Ce qu’il faut comprendre, également, c’est que les stratégies que propose l’entraîneur-chef du CH ressemblent un peu à un livre de jeux au football. En beaucoup plus mince, bien sûr. Néanmoins, plusieurs variantes d’une situation donnée sont disponibles. Il s’agit d’identifier la bonne selon les tendances de l’adversaire.
« C’est surtout au niveau des sorties de zone et de l’échec avant. D’un match à l’autre, les options ne changent pas. Par contre, la veille, on leur montre lesquelles deviennent les plus accessibles », a expliqué Ducharme.
DES KNIGHTS MOINS INCISIFS
Cette façon de faire ne devient-elle pas mélangeante pour ses troupiers ? À force d’entendre ceux-ci s’autoflageller en parlant de manque d’exécution, malgré un plan bien établi, on peut penser que oui.
« Ce n’est pas si sorcier. On parle d’options, mais ça reste plutôt simple, a réfuté Ducharme. Quand tu as la rondelle, tu as beau prendre la bonne décision, si ton exécution fait défaut, ça crée un revirement quand même. »
Et contre une équipe comme les Islanders, qui carburent à ce genre d’erreurs, ça n’en prend pas beaucoup pour que la chaîne débarque.
Espérons que la situation sera différente, ce soir, contre les Golden Knights de Vegas. Bien que privés de Mark Stone et de Max Pacioretty depuis le troisième match de la saison, ils présentent un dossier de ,500 (5-5-0).
Il s’agit de l’une des formations qui marquent le moins de buts dans le circuit Bettman, ce qui pourrait rendre les erreurs du Canadien moins coûteuses.
ROMANOV ET LE BONHEUR
Dans un autre ordre d’idées, Alexander Romanov semble le gars le plus heureux du monde quand il chausse les patins.
Habituellement le premier à sauter sur la patinoire lors des entraînements, on peut le voir débordant d’énergie, avant les matchs, dans le corridor menant à la surface de jeu et pendant l’hymne national.
Ce n’est donc pas un match en habit de ville qui va ruiner son bonheur.
« La vie est belle ! Je suis heureux d’être avec l’équipe et de jouer pour le Canadien de Montréal », a lancé le défenseur russe.
SAISIR LE MESSAGE
Ce qui ne l’empêche pas d’avoir saisi le message lorsque Ducharme lui a pointé le chemin de la passerelle, mardi, lors de la visite des Red Wings de Detroit.
« L’entraîneur m’a montré des séquences. Des bons coups et des erreurs. Il y a quelques aspects à améliorer. Ça m’a aidé. Je regardais le match, j’ai porté attention à ce que mon partenaire a fait. J’essaierai de faire la même chose », a raconté Romanov.
Évidemment, chaque fois qu’un jeune joueur est envoyé à Laval ou est rayé de la formation, il s’en trouve pour dire que sa
confiance sera affectée. Romanov a assuré que ce n’était pas le cas.
« J’ai la même confiance », a-t-il simplement dit.
APPRENTISSAGE À LA DURE
D’ailleurs, Ben Chiarot a tenu à rappeler que son jeune coéquipier avait tout juste 21 ans et qu’il suivait la courbe d’apprentissage normale pour un défenseur de son âge.
« Il passe à travers le même processus que tous ceux qui l’ont précédé. La différence, c’est qu’il est à Montréal et qu’il est sous le microscope », a indiqué le vétéran de 30 ans.
« Il a une éthique de travail irréprochable. En l’absence d’eddy [Joel Edmundson], des minutes sont disponibles. C’est un jeune qui joue contre des vétérans. Il gagne en expérience. Il apprend à devenir à l’aise dans différentes situations », a-t-il ajouté.
De la manière dont se comporte le Canadien, on peut même dire qu’il apprend à la dure.