Le Journal de Quebec

Place à la philanthro­pie

- SAMEDI 6 NOVEMBRE 2021

Malgré les secousses qu’a connues la philanthro­pie depuis le début de la pandémie, le don moyen est à la hausse!

Épisode philanthro­pie et investisse­ment communauta­ire, dévoilera sous peu une mise au point de sa 7e Étude sur les tendances en philanthro­pie au Québec, sortie en 2020. Bien que toutes les données n’aient pas encore été compilées, la présidente, Laetitia Shaigetz, nous dévoile les tendances qui se dessinent pour l’année à venir.

L’année 2021 a fait face à beaucoup d’incertitud­e en philanthro­pie. Les gens qui avaient l’habitude de donner ont réduit leur contributi­on en raison de l’instabilit­é financière. De plus, des événements caritatifs ont été annulés, puis des organismes pour qui la pandémie a resserré l’urgence de servir leurs bénéficiai­res ont eu moins de temps pour lever des fonds.

Heureuseme­nt, Mme Shaigetz souligne que plus de Québécois ont soutenu des causes en 2021, ce qui a fait grimper le don moyen sur l’ensemble de la population. Par ailleurs, les baby-boomers et leurs aînés ont été plus enclins à donner pendant la crise, puis «les entreprise­s qui le pouvaient ont été généreuses plus que jamais », tout comme les fondations qui se sont mobilisées entre elles.

BONNES NOUVELLES!

Les procha in s mois s’a n noncent posit if s, « puisque les intentions des donateurs sont plus cla ires, ils souha itent retrouver leurs habit udes d’ava nt la crise », indique Mme Shaigetz. Autre bonne nouvelle, la génération Z (personnes nées en 1996 ou après) a commencé à donner un peu plus, « elle est davantage conscienti­sée à la philanthro­pie et c’est i ntéressa nt à l ong ter me, puisque ce sont les donateurs de demain », souligne Mme Shaigetz.

Elle mentionne d’ailleurs que le transfert de richesses entre les génération­s qui s’opère actuelleme­nt est une belle occasion à saisir pour discuter de dons planifiés. Il s’agit d’une pratique encore peu connue au Québec, mais qui s’adresse à tout le monde, peu importe leur portefeuil­le, que ce soit en faisant don d’une police d’assurance vie à une cause ou en prévoyant une somme destinée à un organisme dans son testament, pour ne nommer que ces exemples.

Toujours au rayon des points positifs, « on a l’impression que les donateurs sont plus ouverts à donner à plusieurs organismes », ce qui ouvre les possibilit­és d’acquisitio­n de nouveaux donateurs pour eux, explique Mme Shaigetz.

DIVERSIFIE­R LES STRATÉGIES

D’ailleurs, parmi les leçons à tirer de la pandémie, la diversif icat ion des st ratég ies de collecte de fonds en est une, puisque les organismes qui avaient mis tous leurs oeufs dans le même panier, comme la tenue d’un seul événement-bénéf ice par exemple, ont le plus souffert. « Il faut savoir être agile et développer des stratégies durables », indique Mme Shaigetz, en allant rejoindre les donateurs de toutes les génération­s, selon le type de sollicitat­ion et de don qu’ils préfèrent.

Il est aussi important pour les organismes de nourrir un lien privilégié avec eux, « pour qu’ils sentent qu’ils font pa r tie de la solution. Oui, les donateurs répondent à l’appel quand il y a des urgences, mais ils veulent aussi entendre les bons coups. C’est ça qui développe une culture philanthro­pique au Québec », indique Mme Shaigetz.

Elle termine en se faisant rassurante quant au retour des événements-bénéfice en présentiel. Tout le monde a hâte, les orga nismes comme les donateurs, dit-elle. Ces occasions de réseauter, de tisser des liens avec des organismes, de soutenir une cause en étant présent ont manqué à tous.

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d’épisode philanthro­pie et
investisse­ment communauta­ire.
Laetitia Shaigetz, présidente d’épisode philanthro­pie et investisse­ment communauta­ire.

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