Le Journal de Quebec

Nouvelle prime COVID chez Metro

La chaîne combat de graves problèmes d’effectifs ainsi que d’approvisio­nnement

- JEAN-MICHEL GENOIS GAGNON

Metro s’attend à ce que la pression sur les prix des aliments se poursuive en 2022 en raison des défis de main-d’oeuvre et des coûts de transport. Par ailleurs, la direction a décidé d’offrir une nouvelle prime COVID-19 à ses 45 000 employés au Québec et en Ontario.

« Nous sommes très conscients qu’il y a des pressions inflationn­istes et que les gens font attention. Ils en veulent plus pour leur argent », a concédé Eric La Flèche, président et chef de la direction, ajoutant avoir constaté que les clients achètent davantage des produits de marque privée, moins dispendieu­x.

Hier, la chaîne a tenu son assemblée générale annuelle des actionnair­es de façon virtuelle. Metro est revenue sur son bilan financier 2020-2021 et a dévoilé son plan de responsabi­lité d’entreprise jusqu’en 2026.

« La deuxième année de la pandémie a été éprouvante et hors de l’ordinaire pour toute notre équipe », a indiqué le grand patron, saluant le travail de ses troupes. Il a chiffré à plus de 24 millions $ les dépenses liées aux trois primes COVID-19 offertes aux travailleu­rs depuis le début de la pandémie.

Ce montant ne comprend pas le nouveau boni qui sera versé à la fin février sous forme de cartes-cadeaux d’un montant de 75 $, 150 $ ou 300 $ échangeabl­es dans les bannières de Metro. Cette récompense ne sera pas offerte aux salariés de Jean Coutu ou Brunet.

MOINS DE VARIÉTÉ

Bien que Metro ne prévoit pas couper dans ses promotions, la direction ne cache pas que la pression continuera de se faire ressentir sur les prix et l’approvisio­nnement en 2022. Ces dernières semaines, la société a dû jongler avec différents problèmes qui ont causé certains trous sur les tablettes.

« Le variant Omicron a augmenté l’absentéism­e chez nos fournisseu­rs, dans les usines, chez les transporte­urs. […] Il ne manque pas d’alimentati­on dans les magasins. Je pense que nos clients peuvent bien se nourrir […], mais il manque de variété. Il y a des trous plus qu’à la normale », a noté M. La Flèche.

INVESTISSE­MENTS DE 600 M$

Le grand patron de la chaîne, sans vouloir fournir de chiffres, a souligné que son organisati­on est aussi frappée par le manque de talents, et plusieurs postes sont vacants.

En 2021, Metro dit avoir réalisé des investisse­ments records de près de 600 millions $ à travers son réseau. Onze supermarch­és et pharmacies ont été ouverts et 17 sites ont été rénovés.

La société peut notamment compter aujourd’hui sur un nouveau centre de distributi­on de fruits et de légumes à Toronto et un nouveau site pour le traitement des commandes en ligne à Montréal. L’été dernier, Metro a aussi complété l’intégratio­n de Jean Coutu et Mcmahon à ses activités.

VIRAGE NUMÉRIQUE

Pour 2022, la direction souhaite poursuivre sa transforma­tion numérique. Près de 360 magasins ont aujourd’hui des caisses en libre-service et une vingtaine proposent la technologi­e « Scan, Bag, Go » permettant aux clients d’enregistre­r le prix des produits à mesure qu’ils sont ajoutés dans leur panier.

L’épicier a annoncé, hier, une légère hausse de son chiffre d’affaires au premier trimestre 2022, clos le 18 décembre, pour s’établir à plus de 4,3 milliards $, un bond de 0,9 % par rapport au premier trimestre 2019-2020.

Le bénéfice net a, quant à lui, atteint 207,7 millions $, en hausse de 8,6 %.

– Avec la collaborat­ion de l’agence QMI

« NOUS SOMMES TRÈS CONSCIENTS QU’IL Y A DES PRESSIONS INFLATIONN­ISTES ET QUE LES GENS FONT ATTENTION. »

– Eric La Flèche, président et chef de la direction de Metro

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PHOTO D’ARCHIVES Le grand patron de Metro, Eric La Flèche, constate des changement­s d’habitudes de consommati­on chez les clients. Ces derniers tentent en effet de faire face à la forte hausse du prix des aliments en se tournant vers des marques privées, moins chères.

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