Rencontre inoubliable pour des enfants handicapés
Le numéro 10 visitait chaque été un camp de vacances situé dans Lanaudière
Les visites « magiques » de Guy Lafleur sont restées gravées dans la mémoire des enfants avec un handicap qui fréquentaient le camp Papillon et pour qui il trouvait toujours un moment.
« Je me souviens encore de le voir arriver, monter la côte à pied. Ça criait [parmi la foule des petits], ça, c’est sûr ! », raconte au Journal Claude Dufresne, 54 ans, qui souffre d’une malformation cardiaque.
Petit, ce dernier a fréquenté pendant une dizaine d’années le camp de vacances pour enfants handicapés Papillon, situé à Saint-alphonse-rodriguez, dans Lanaudière.
Chaque été à partir de 1975, environ 350 campeurs recevaient de la grande visite : le numéro 10, qui était alors au sommet de sa gloire.
« Tout le monde connaissait Guy. Pour ces petits-là, c’était inespéré de voir une vedette. C’était LA grosse journée de l’été », précise Jean Deblois, qui coordonnait les activités de plein air à l’époque.
« Les enfants en situation de handicap n’étaient pas différents des autres pour ça, ils regardaient les matchs de hockey. Peutêtre qu’ils ne pouvaient pas jouer, mais ils embarquaient dans cette passion-là. Et de voir leur vedette, c’était plus grand que grand », ajoute Renée Charron, responsable des communications de la Fondation Papillon.
TOUT SOURIRE
Lors de ses apparitions surprises au camp, Guy Lafleur prenait le temps de discuter avec les enfants et n’hésitait pas à jouer par terre avec eux, malgré ses pantalons blancs immaculés.
« Il n’était pas gênant du tout », se rappelle M. Dufresne, qui, sans être un grand fan de hockey, garde un bon souvenir de ces journées spéciales.
Guy Lafleur ne se faisait pas non plus prier pour signer des autographes ou prendre la pose, tout sourire, aux côtés de ses jeunes admirateurs.
Les parents de Christian Généreux ont d’ailleurs conservé précieusement le cliché publié dans Le Journal de Montréal qui immortalise leur fils de 7 ans, atteint de paralysie cérébrale, dans les bras de son idole.
HUMBLE ET GÉNÉREUX
Si l’homme aujourd’hui âgé 52 ans garde un souvenir légèrement flou de leur rencontre, il souligne l’humilité et l’immense générosité du numéro 10.
« Je l’ai revu par la suite et, maudit, il se rappelait très bien de moi ! Deux ans plus tard, on l’a recroisé dans un hôtel de Québec avec mon père et on avait eu des billets offerts pour le match », témoigne par écrit le Montréalais issu d’une famille de maniaques de hockey.
M. Généreux croit que la détermination de « Flower » sur la glace a pu l’inspirer dans les années suivantes face à « [ses] incapacités et les situations liées à [son] handicap ».
« J’ai senti une grande tristesse à son départ. J’aurais voulu lui écrire, mais j’ai trop procrastiné… », regrette-t-il.