En avril, on se découvre d’un fil
Bientôt, nous enlèverons nos manteaux. Attention, on risque de voir plus de peau ! Tout dégèle, et j’ai l’impression que certains comportements problématiques n’y font pas exception…
Le printemps ! La neige fond et sur les branches, les bourgeons pointent. Cette saison aurait vraiment le potentiel d’être ma saison préférée. Pourtant, j’ai toujours une certaine réserve quand arrive ce temps de l’année.
Malheureusement, je remarque que le printemps rime souvent avec harcèlement de rue.
UN PROBLÈME ANCRÉ
Se faire siffler ou suivre, être la cible d’insultes, se faire montrer des parties génitales, être victime d’une agression sexuelle : l’année passée, un rapport du CÉAF (Centre d’éducation et d’action des femmes de Montréal), en collaboration avec une équipe de recherche dirigée par la professeure Mélissa Blais, jetait la lumière sur les impacts du harcèlement de rue sur les femmes à Montréal.
Le rapport confirme que ce sont majoritairement les femmes qui se font harceler dans la rue et que ce sont principalement les hommes qui harcèlent.
Des mères, même alors qu’elles sont avec leurs enfants, sont victimes de ce genre de gestes et de propos dégradants.
Il n’est pas rare que les filles soient mineures lorsqu’elles subissent un premier incident en lien avec le harcèlement de rue.
Un an après la publication de ce rapport, je n’apprends rien à personne en affirmant que le phénomène n’a pas disparu.
L’ESPACE PUBLIC POUR TOUT LE MONDE
Quand montrer de la peau n’attirera plus de commentaires dégradants, quand les femmes ne changeront plus de côté de rue parce qu’elles ont peur de croiser des hommes le soir, quand le harcèlement de rue ne sera plus banalisé, on sera sur la bonne voie.
L’espace public appartient autant aux femmes qu’aux hommes. Toutes et tous ont le droit de s’y promener en sécurité, à toute heure. Quand ce sera chose faite, le printemps sera vraiment ma saison préférée.