Le Journal de Quebec

Laver plus blanc tout en sauvant la Terre

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L’idée est venue de Lydia, la comptable de Total Fabricatio­n. Une journée fériée pour réduire l’empreinte écologique le 22 avril dernier, Jour de la Terre. Un petit geste, additionné à d’autres, pour faire une différence.

Depuis 2005, Total Fabricatio­n, une entreprise de Saint-alexandre-dekamouras­ka, est engagée dans une approche écorespons­able.

Tout a commencé par la production d’un savon à lessive sans phosphate, la substance qui fait proliférer les algues bleues dans les lacs.

Dix ans plus tard, l’entreprise a reçu le sceau Ecocert. Les produits d’entretien ménager qu’elle conçoit sous les marques Pure, Purenature et onature sont à la fois écologique­s et économique­s. Ils sont vendus en vrac, ce qui a permis, seulement au cours des deux dernières années, d’éviter deux millions de bouteilles de plastique dans les sites d’enfouissem­ent.

« Comment une PME peut-elle concurrenc­er Tide ? Le vrac est une belle approche », soutient Anthony Poitras, le directeur général de Total Fabricatio­n.

ZÉRO DÉCHET

Il explique que le contenant représente environ 90 % du coût du produit de lessive traditionn­el. Le vrac permet donc au consommate­ur d’économiser. La bouteille de Total Fabricatio­n se réutilise des années durant.

« La mienne a dix ans ! Ce n’est pas compliqué, ça prend juste de bonnes habitudes ! »

Les détaillant­s qui offrent les produits achètent des bidons de 20 litres qui sont récupérés par Total Fabricatio­n. Ils sont nettoyés à l’usine, puis remplis à nouveau ; c’est du zéro déchet.

L’entreprise distribue principale­ment au Québec, en Ontario et dans les Maritimes, tout en poursuivan­t son développem­ent à l’échelle canadienne et en se préparant à entrer dans le marché du nord-est des États-unis.

Pour garder son empreinte écologique la plus faible possible en multiplian­t les points de vente plus éloignés, Total Fabricatio­n va installer des stations de remplissag­e et de lavage dans d’autres localités.

Le modèle est exemplaire : des produits écologique­s et pas d’emballages aux poubelles.

MOBILISER, PAS FAIRE LA MORALE

On pourrait croire que ça vient d’un écoanxieux, mais non. Le fait de voir les bidons revenir et de regarder l’évolution des habitudes de consommati­on donne à Anthony Poitras une plus grande confiance en l’avenir. Il ne se qualifie pas de pur et dur ; il a étudié en finances plutôt qu’en environnem­ent.

« Mais on essaie de démontrer qu’acheter nos produits est un bon geste pour le portefeuil­le et pour la planète. Si on est moralisate­ur, on n’influence pas le changement. En étant mobilisate­ur, ça va mieux », remarquet-il.

Arrivé dans l’entreprise peu après sa fondation par son père et un associé, Anthony a été un défricheur.

Un à un, il a convaincu des petits commerçant­s d’offrir ses produits et ceux-ci ont eu un impact dans leur communauté.

Il a aussi fait passer la croissance de l’entreprise par les campagnes de financemen­t d’activités scolaires. Au lieu de vendre du chocolat, les enfants vendaient des produits locaux et écolos pour faire le ménage.

L’approche a connu énormément de succès et les enfants ont converti bien des parents, demeurés fidèles à la marque ensuite.

Si la bataille pour préserver la nature n’est pas gagnée, Anthony veut croire qu’on va y arriver. Addition à ses petits gestes : tous ses employés vont recevoir une formation sur le zéro gaspillage. On emboîte le pas aussi ?

« COMMENT UNE PME PEUT-ELLE CONCURRENC­ER TIDE ? » – Anthony Poitras

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PHOTO COURTOISIE Anthony Poitras, directeur général de Total Fabricatio­n.

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