Pas de honte à y avoir
On a beaucoup entendu parler cette semaine du droit à l’avortement. Aux États-unis, ce droit pourrait se trouver menacé dans certains États.
J’ai longtemps tenu pour acquis le droit à l’avortement. Depuis quelques années, je me rends compte que ce droit est fragile et que c’est important de le protéger.
Dans certains pays, les femmes n’ont même pas accès aux services d’interruption volontaire de grossesse. Ailleurs, ce droit pourrait reculer. Et je réalise que même ici, on a encore beaucoup de chemin à faire en ce qui concerne l’avortement.
POUR ALLÉGER CES FEMMES
J’ai envie de vous proposer des suggestions pour éradiquer la honte qui pèse trop souvent sur les femmes qui se prévalent de leur droit à l’avortement.
1- Cessons de laisser entendre qu’une femme qui se fait avorter est irresponsable avec sa contraception. C’est mission presque impossible pour les femmes fertiles qui ne veulent pas d’enfant maintenant ou plus tard et qui sont actives sexuellement avec des hommes de réussir chaque mois, année après année, à ne pas tomber enceinte.
2- Arrêtons de parler de bébé pour faire référence à un embryon ou un foetus. C’est souvent culpabilisant pour une femme enceinte qui songe à interrompre sa grossesse.
3- Abstenons-nous de projeter notre malaise et nos inquiétudes sur les femmes qui ont recours à cette intervention médicale. Peut-être qu’elles auraient moins peur de regretter leur décision ou d’avoir des répercussions sur leur santé mentale. Parce que c’est possible de se faire avorter, sans éprouver de remords.
Les femmes ont le droit de recourir à une interruption volontaire de grossesse en toute sécurité et sans jugement moral.
J’attends avec impatience le jour où toutes celles qui se prévalent de leur droit à l’avortement n’auront plus aucune honte.
Ce jour-là, je serai peut-être à l’aise de parler du fait que moi aussi, ça m’est arrivé.