Le Journal de Quebec

Le Québec est-il une province bilingue pour le PLQ ?

- RICHARD MARTINEAU richard.martineau @quebecorme­dia.com

Ainsi, c’est Michelle Setlakwe, ex-conseillèr­e municipale de Mont-royal, qui se présentera comme candidate libérale dans l’ancien fief de Pierre Arcand — qui, avec 10 autres membres de l’équipage, a décidé de quitter le Titanic avant qu’il ne sombre.

Je n’ai aucune crainte pour madame Setlakwe : elle va sûrement remporter son élection les doigts dans le nez.

Car dans la ville clôturée, on est prêt à élire n’importe quel candidat, pourvu qu’il soit rouge.

Le PLQ présentera­it un camion de pompiers, une tomate ou une borne-fontaine aux prochaines élections qu’il gagnerait haut la main.

MÊME LUC SENAY SE FENDRAIT EN DEUX !

Mais si je me fie aux premières déclaratio­ns de madame Setlakwe, pas sûr que le PLQ soit au bout de ses peines…

En effet, la nouvelle candidate libérale incarne à merveille les contradict­ions qui empêchent son parti d’avancer et de sortir du bourbier dans lequel il s’est enfoncé en devenant, sous la gouverne de l’anti-nationalis­te Philippe Couillard, « le parti des anglos »…

Elle veut courtiser les électeurs francophon­es qui ont quitté le PLQ pour la CAQ… sans s’aliéner les électeurs anglophone­s !

C’est un grand écart que même Luc Senay dans ses bonnes années n’aurait pu réussir sans se fendre en deux.

Madame Setlakwe reconnaît que le français recule… mais elle ne veut pas imposer de quotas dans les cégeps anglophone­s !

Et elle ne veut pas que le gouverneme­nt parle de « sujets identitair­es qui divisent » !

Euh…

C’est parce que… la langue, au Québec, est

« un sujet identitair­e qui divise » !

C’est même LE sujet identitair­e qui divise le plus !

Les anglophone­s veulent que le gouverneme­nt parle de la langue et les francophon­es tiennent à ce que le gouverneme­nt parle de la langue !

Fa que…

Comment la nouvelle candidate du PLQ pense-t-elle dénouer ce noeud?

En multiplian­t les clichés et les phrases creuses ? En parlant sans rien dire ? Si le français recule, c’est que l’anglais avance. Pas besoin d’être un génie en linguistiq­ue pour comprendre ça.

Et il n’y a qu’une seule et unique façon de faire avancer le français au Québec : s’assurer que l’anglais recule !

Les deux langues ne peuvent avancer en même temps !

BONJOUR-HI !

« Oui, mais moi, je suis parfaite bilingue », affirme madame Setlakwe.

Et alors ? Ma blonde parle quatre langues. Ça n’empêche pas qu’elle veuille se faire accueillir en français — qui est la seule langue officielle et la seule langue commune de la province, en passant — lorsqu’elle met le pied dans un commerce !

Ce n’est pas une question d’être bilingue ou pas, c’est une question de respect !

Combien de fois va-t-il falloir le répéter, bon Dieu ?

Ce n’est pas parce que les Québécois ne sont pas bilingues qu’ils veulent se faire accueillir et servir en français !

C’est parce qu’au Québec, C’EST EN FRANÇAIS QUE ÇA SE PASSE !

La vie est un rapport de force. Mettre les deux langues sur le même pied, c’est la meilleure façon de s’assurer que le français recule ! C’est ça que veut le PLQ ? Faire du Québec une province bilingue ?

Parce que, comme l’a dit madame Setlakwe,

« ça bénéficie à tout le monde de parler plusieurs langues » ?

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