L’usine Abritek en Beauce détruite par un incendie
Des voisins aussi ont craint de tout perdre dans ce brasier dont la cause est pour le moment indéterminée
Un incendie destructeur a rasé en un temps record l’usine Abritek, située sur la 127e Rue, à Saintgeorges, en Beauce.
Le brasier s’est déclaré très tard dimanche soir et dès l’arrivée des premiers pompiers, le feu éclaté dans la toiture était déjà très intense.
La Sûreté du Québec enquête d’ailleurs sur l’origine de l’incendie chez ce fabricant de portes et fenêtres.
La cause officielle n’est toujours pas connue, et même si la thèse du geste criminel n’est pas écartée, la police parle d’un sinistre de nature « indéterminée ».
Après un dur combat pendant une partie de la nuit, les sapeurs arrosaient toujours les décombres qui fumaient encore, tôt hier matin. Un épais nuage de fumée flottait sur la ville.
Au moins deux résidences voisines ont dû être évacuées. Fort heureusement, personne n’a été blessé. Les sapeurs ont dû travailler d’arrache-pied afin d’éviter le pire.
Malgré quelques dommages, les autres bâtiments ont été sauvés. Des citoyens ont toutefois eu très peur de tout perdre.
LONGUE NUIT
« Mon voisin a téléphoné au 911. Ça pressait. Après, on voyait les pompiers arroser les maisons. Le feu avait envie de prendre dans la forêt aussi », a expliqué Joseph Cloutier, plongé dans le noir et inquiet jusqu’à l’aube.
Hier matin, le maire de Saintgeorges, Claude Morin, s’est présenté sur les lieux. Il souhaitait montrer son soutien aux propriétaires de l’usine.
« Il a fait chaud un peu cette nuit à Saint-georges », a-t-il laissé tomber, ironiquement. « C’est l’une de nos bonnes usines, ça allait très bien », a poursuivi M. Morin.
Le maire a aussi salué l’impressionnant travail des pompiers.
« Ils ont réussi à sortir des réservoirs d’oxygène et de propane, presque au péril de leur vie, fait-il valoir. Un pompier m’a dit que ça lui rappelait Lac-mégantic, au niveau de la chaleur. Ça donne une idée. »
Ce sinistre aura inévitablement des répercussions sur la livraison de produits destinés à des particuliers, mais aussi à des promoteurs.
« Il y avait trois remorques de 53 pieds remplies de fenêtres à livrer. C’est certain que ça va avoir un impact », se désole M. Morin.
DES RUINES
Ébranlés, les dirigeants de l’entreprise de troisième génération ont vu des années d’efforts et de souvenirs s’envoler en fumée.
La famille Dupuis espère maintenir tous les emplois puisque la pandémie a fait bondir la demande dans le secteur résidentiel.
« Nos carnets de commandes sont pleins. La priorité est vraiment d’être avec nos équipes. Je me suis retrouvée sur les lieux dans les premières minutes, avant les pompiers. Le temps nous semble très long. On a été chanceux parce que si le vent changeait, on perdait plusieurs maisons dans l’autre rue », a confié Bianca Dupuis.
Des matériaux très combustibles et quelques produits plus toxiques ont aggravé la situation.
Une fois le nettoyage complété, l’usine ne pourra probablement pas être reconstruite au même endroit puisqu’il ne s’agit pas d’un secteur industriel.
Avec des droits acquis, l’usine avait pris de l’expansion en quelques phases, dans un quartier plutôt résidentiel.