Le Journal de Quebec

L’enfer des passeports

- EMMANUELLE LATRAVERSE Analyste politique

Télétravai­l, vaccinatio­n obligatoir­e, le fédéral a transformé la vertu sanitaire en modèle de gestion.

Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu’au jour où le reste de la société a appris à vivre avec la COVID.

Visas, permis de travail, numéros d’assurance sociale, prestation­s d’assurance chômage, la pression monte depuis des mois.

Ce qui devait arriver arriva, le presto a sauté.

Comme le dit à la blague un député du Québec, « les passeports, c’est l’asile ! »

TSUNAMI

En effet, il faut frôler l’asile pour être prêt à payer quelqu’un 800 $ afin d’attendre 16 h en file à l’extérieur d’un bureau des passeports pour s’assurer être au début de la file. C’est pourtant ce que se résignent à faire certains résidents de Vancouver.

Télétravai­l, effectifs réduits dans les bureaux de Service Canada, tout prend plus de temps.

Non seulement avec la pandémie les Canadiens ont-ils retardé le renouvelle­ment de leurs passeports, l’année 2022 marque le dixième anniversai­re des passeports de dix ans.

Sans surprise, Ottawa doit soudaineme­nt composer avec un véritable déluge de demandes.

En mars et avril, 500 000 demandes de passeports ont été effectuées. Or seuls 133 000 passeports ont été délivrés en avril.

Forcé de sortir de sa léthargie par la levée de boucliers généralisé­e, Ottawa a finalement embauché 500 personnes additionne­lles.

Miracle, dès cette semaine le nombre d’agents dans les bureaux de Service Canada devrait revenir à la normale. Heures d’ouverture prolongées, heures supplément­aires, soudaineme­nt mobilisati­on générale.

Courage, donc, peut-être aurez-vous votre passeport à temps pour les vacances d’été.

Encore faudra-t-il que le fédéral règle les problèmes de son système Arrivecan et le manque de maind’oeuvre dans les aéroports, où les délais sont si longs que les vols ratés ne sont plus une exception.

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