Le patronat doit en faire beaucoup plus pour la protection du français
La demande intervient alors que certains manoeuvrent pour bloquer le projet de loi 96
Le milieu des affaires et les organisations patronales et commerciales devront apporter leur contribution afin de protéger le français, croit le gouvernement caquiste, alors que le projet de loi 96 devrait être adopté avant la pause estivale.
« La protection de la langue française, notre langue commune, va demander des efforts de tous, y compris les entreprises et les chambres de commerce. Il s’agit d’une responsabilité collective », a indiqué le cabinet du ministre Simon Jolin-barrette dans une déclaration écrite envoyée au Journal.
Cette mise au point arrive au moment où la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) croit que le renforcement de la Charte de la langue française, projet phare du gouvernement caquiste, rend nerveux les gens d’affaires.
LE SPECTRE DE L’EXODE AGITÉ
Selon un article de canadienne, diverses organisations, comme la CCMM, croient que la loi pourrait nuire à l’économie du Québec et provoquer un nouvel exode d’entreprises.
Lors de l’adoption de la loi 101 en 1977, des
La Presse sociétés avaient décidé de quitter le Québec. Le cas le plus célèbre demeure celui de la Sunlife qui avait déménagé ses pénates à Toronto.
Appelée à préciser ses propos, la CCMM n’était pas disponible hier pour commenter le dossier. L’organisation a toutefois publié un communiqué affirmant appuyer « l’esprit et les objectifs du projet de loi ».
La Chambre affirme toutefois avoir des réserves au sujet du projet de loi, notamment « à l’égard de certaines dispositions ne tenant pas suffisamment compte de la réalité des entreprises ».
Le projet de loi prévoit la francisation des PME de 25 à 49 employés. Auparavant, cette exigence visait celles qui ont 50 travailleurs et plus.
Un autre article imposerait aux employeurs qu’ils prennent tous « les moyens nécessaires » afin d’éviter d’imposer le bilinguisme pour accéder à un poste ou le conserver.
La CCMM avait été fortement critiquée pour avoir invité le dirigeant d’air Canada, Michael Rousseau, unilingue anglophone, à sa tribune, en novembre dernier.
Le transporteur aérien est d’ailleurs l’un des commanditaires de l’organisation, tout comme le Canadien National qui a aussi été dénoncé lors des dernières semaines pour l’omniprésence de l’anglais.
Dans le passé, Simon Jolin-barrette et le PDG de la Chambre, Michel Leblanc, avaient eu des échanges musclés sur le projet de loi, le ministre accusant le président « de faire peur aux entreprises ».
Joint par Le Journal, une autre chambre de commerce, celle de Québec, a affirmé que ses membres « ne ressentent pas d’inquiétude » à ce moment-ci par rapport à la loi 96.
LA FCEI CRAINT LA PAPERASSE
Mais une autre organisation, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) se montre déçue du processus et croit que le projet de loi imposera davantage de lourdeur et de coûts aux PME.
« On n’est pas contre le français et le fait de le protéger. Mais on demande beaucoup de paperasse aux entreprises de 25 employés et on réduit leur délai. On croit que c’est très lourd pour les PME, surtout en contexte de pénurie de main-d’oeuvre », a souligné François Vincent, vice-président de l’organisation.
« LA PROTECTION DE LA LANGUE FRANÇAISE, NOTRE LANGUE COMMUNE, VA DEMANDER DES EFFORTS DE TOUS, Y COMPRIS LES ENTREPRISES ET LES CHAMBRES DE COMMERCE. IL S’AGIT D’UNE RESPONSABILITÉ COLLECTIVE »
– Cabinet du ministre responsable de la Langue française, Simon Jolin-barrette