Le Journal de Quebec

Principaux avantages et grands inconvénie­nts du micropaiem­ent

Achetez maintenant, payez plus tard. Les services comme Afterpay et Paybrite sont pratiques, mais pas sans risques.

- Stéphane Desjardins ∫ stephane.desjardins c @quebecorme­dia.com

Avant, on s’en servait pour acheter un sofa à 2000 dollars. Aujourd’hui, avec Afterpay (filiale d’affirm), Klarna, Zip (l’ancien Quadpay),

Sezzle ou Uplift (spécialisé­e dans les voyages), on peut s’offrir un iphone à 1000 dollars, des souliers à 70 dollars et même un rouge à lèvres à 20 dollars, en quatre, six ou douze versements égaux, habituelle­ment sans frais ni intérêt. Le premier paiement s’effectue à l’achat, les autres suivent chaque semaine, aux deux semaines ou au mois.

Paypal offre ce service aux Étatsunis. Ici, la Banque CIBC propose Mon Tempo (6 à 24 versements mensuels, achats de 100 dollars ou plus, taux variant selon la durée). Desjardins vient de se lancer avec Visa, pour des offres de trois à six mois et des achats de 200 dollars et plus, sans frais ni intérêt.

Les Canadiens auraient magasiné plus de cinq milliards de dollars de biens et services l’an dernier de cette façon (prévisions de six milliards de dollars pour 2022). La croissance annuelle de ce mode de paiement est de 63,5 %, selon la firme Research and Markets. Au sud de la frontière, 39 % des Américains ont essayé le « Buy Now, Pay Later » en 2021.

LES AVANTAGES

La formule est avantageus­e si vous devez effectuer une dépense urgente, surtout si vous manquez d’argent. Et les petits paiements sont faciles à absorber.

La plupart de ces services n’effectuent pas de vérificati­on de crédit, ce qui n’affecte pas votre dossier de crédit.

LES INCONVÉNIE­NTS

Si vous sautez un paiement, certains services permettent de le reporter de quelques jours ou semaines.

Mais la plupart bloqueront vos achats futurs et imposeront de juteux frais administra­tifs et intérêts. Votre cote de crédit en souffrira.

D’ailleurs, selon un sondage de Credit Karma, 34 % des utilisateu­rs ont manqué au moins un paiement.

« C’est facile d’accumuler trop d’achats, de perdre le fil ou de s’endetter au-delà de ses moyens, surtout si on utilise plusieurs de ces services », souligne Sylvie de Bellefeuil­le, avocate chez Option Consommate­urs.

Ainsi, en 2021, les deux tiers des utilisateu­rs américains disent avoir dépensé davantage que prévu avec cette formule, selon la firme Lendingtre­e.

LES RETOURS

Ça se complique si on n’est pas satisfait de son achat. Même en cas de retour, vous pouvez quand même être pris avec vos paiements, remboursem­ent obtenu ou non. Et plusieurs de ces services ne désirent pas être mêlés à une dispute entre marchand et client, comme le précise Afterpay dans ses conditions d’utilisatio­n.

Environ 36 % des clients ont d’ailleurs des problèmes à comprendre les mécanismes de résolution de problèmes de ces services, selon un sondage de 2021 mené par l’agence de la consommati­on en matière financière du Canada.

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