Un moment très touchant pour une équipe autochtone
La première équipe entièrement crie au tournoi pee-wee fête ses débuts en grand
Il n’est jamais trop tard pour une grande première, même après 62 ans. À ce jour, le tournoi international de hockey pee-wee de Québec n’avait jamais accueilli une équipe entièrement composée de joueurs de la nation crie. C’est maintenant chose faite et de brillante façon.
Les Bears de la nation crie sont loin d’avoir fait seulement acte de présence. Ils ont remporté leur duel de la classe BB face aux Barons de Québec Nord-est par la marque de 5 à 4 en tirs de barrage. Tout un sens du spectacle !
« C’est un moment très touchant pour nous. Il y a eu des joueurs cris ici, mais pas une équipe complète. C’est un honneur d’être ici. Nous sommes reconnaissants de tout le soutien que nous avons des gens à la maison. C’est une nouvelle expérience pour nos jeunes », a soufflé l’entraîneur William Saganash après coup.
MOMENT CHARGÉ D’ÉMOTION
Impossible de ne pas saisir l’ampleur du moment pour la communauté crie.
Dans les cérémonies protocolaires d’avant-match, se trouvaient sur place Mandy Gull-masty, grande cheffe de la nation crie, en compagnie du ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière et de Rémy Vincent, grand chef de la nation huronne-wendat.
Dans ce contexte, à leur premier passage au Centre Vidéotron, les jeunes Bears ont paru quelque peu intimidés au départ, avant de se mettre en marche.
« Les jeunes étaient très excités à leur arrivée ici. Ils sont honorés d’être là. Au début du match, je les sentais nerveux. Ils ont fini par se calmer. »
« On ne s’attendait pas à une victoire, mais tout le mérite revient aux jeunes. Ce sont eux qui ont fait le travail. Pour eux, la glace est différente de ce qu’ils ont connu jusqu’ici, tout comme l’aréna. Tout est nouveau », a-t-il ajouté.
PAS ÉVIDENT
Il n’est certainement pas évident de rassembler une équipe entièrement crie. Si le noyau est concentré sur le territoire réservé de Waswanipi, dans le secteur de la Baie-james, il faut ratisser jusqu’à 900 km au nord pour compléter les effectifs.
« On rassemble les joueurs pour des précamps où on sélectionne des joueurs. Il y a aussi un tournoi où on procède à d’autres sélections. C’est un processus sur lequel nous travaillons tous ensemble comme nation crie. Pour quelques jeunes, c’est très loin donc ils restent à l’école et jouent au hockey dans leur région », a noté William Saganash.
AVEC LA LNH
C’est l’équipe créative de la LNH qui a procédé au design des chandails portés fièrement par les Bears, via le commanditaire Adidas.
Dans les couloirs du Centre Vidéotron, les jeunes portaient aussi leurs survêtements officiels.
« On nous a fourni les chandails et tous nos survêtements. C’est quelque chose que les joueurs n’avaient pas avant. On a reçu les vêtements juste avant Noël et tout le monde était heureux », a fait remarquer le pilote.
Les Bears reprendront l’action vendredi matin (8 h) face aux Spartans de Saintlaurent. Parions que ce n’est que le début d’une longue et prospère histoire avec le populaire tournoi.