Le Journal de Quebec

Les médecins écrivent à Legault pour le nickel

Ils demandent au PM un réexamen de la norme

- NICOLAS LACHANCE

Les médecins en environnem­ent y vont d’une dernière tentative et se tournent vers le premier ministre, François Legault, à qui ils ont envoyé une lettre pour réclamer un réexamen de la norme nickel dans l’air qu’il vient d’augmenter.

Cette semaine, le directeur de santé publique, Dr Luc Boileau, a refusé de réétudier la norme sur le nickel dans l’air, sauf si le ministère de l’environnem­ent lui transmet des informatio­ns supplément­aires.

Après cette réponse « décevante », l’associatio­n québécoise des médecins pour l’environnem­ent a décidé de se tourner vers le premier ministre et son ministre de l’environnem­ent dans l’espoir d’ouvrir le dialogue.

Dans une lettre obtenue par notre Bureau parlementa­ire, elle leur tend une main « bien sincère » pour discuter de la question.

CITOYENS INQUIETS

De nombreux citoyens sont inquiets avec raison de respirer chaque jour l’air pollué par les industries à proximité de leur lieu de résidence, mentionne la présidente de l’organisati­on, la Dre Claudel Pétrin-desrosiers.

« Comme médecin, quand nous faisons une réévaluati­on d’un patient, il n’est pas rare de modifier le diagnostic et le plan de traitement lorsque de nouveaux éléments sont portés à notre attention. C’est ce que nous vous demandons maintenant de faire », écrit-elle dans sa missive.

Dans cette lettre, la médecin réitère que la fiche technique et la revue toxicologi­que sur laquelle se base la direction nationale de santé publique (DSP) indiquent des informatio­ns fallacieus­es.

Les deux documents de la DSP soutiennen­t qu’il n’existe aucune étude de spéciation de nickel au Québec, concluant ainsi que nous pouvons nous fier aux normes ontarienne et européenne.

« Ceci est faux. Une étude commandée par le ministère de l’environnem­ent luimême en 2013 a démontré que le type de nickel retrouvé dans l’air à Québec était de la pentlandit­e (ce qui est nettement différent de l’ontario et de l’europe, où l’on retrouve principale­ment du sulfate de nickel) et que sa source unique était le port de Québec », précise-t-elle dans cette lettre.

DES CANCERS PULMONAIRE­S

La pentlandit­e peut être associée à des cancers pulmonaire­s, alors que le sulfate de nickel comme en Ontario et en Europe est nettement moins dangereux pour la santé.

Dre Pétrin-desrosiers signale que chaque année « ce sont 4000 personnes qui décèdent » prématurém­ent en raison de la pollution atmosphéri­que, « engendrant des coûts sur le système de santé de l’ordre de 30 milliards. »

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