Les médecins écrivent à Legault pour le nickel
Ils demandent au PM un réexamen de la norme
Les médecins en environnement y vont d’une dernière tentative et se tournent vers le premier ministre, François Legault, à qui ils ont envoyé une lettre pour réclamer un réexamen de la norme nickel dans l’air qu’il vient d’augmenter.
Cette semaine, le directeur de santé publique, Dr Luc Boileau, a refusé de réétudier la norme sur le nickel dans l’air, sauf si le ministère de l’environnement lui transmet des informations supplémentaires.
Après cette réponse « décevante », l’association québécoise des médecins pour l’environnement a décidé de se tourner vers le premier ministre et son ministre de l’environnement dans l’espoir d’ouvrir le dialogue.
Dans une lettre obtenue par notre Bureau parlementaire, elle leur tend une main « bien sincère » pour discuter de la question.
CITOYENS INQUIETS
De nombreux citoyens sont inquiets avec raison de respirer chaque jour l’air pollué par les industries à proximité de leur lieu de résidence, mentionne la présidente de l’organisation, la Dre Claudel Pétrin-desrosiers.
« Comme médecin, quand nous faisons une réévaluation d’un patient, il n’est pas rare de modifier le diagnostic et le plan de traitement lorsque de nouveaux éléments sont portés à notre attention. C’est ce que nous vous demandons maintenant de faire », écrit-elle dans sa missive.
Dans cette lettre, la médecin réitère que la fiche technique et la revue toxicologique sur laquelle se base la direction nationale de santé publique (DSP) indiquent des informations fallacieuses.
Les deux documents de la DSP soutiennent qu’il n’existe aucune étude de spéciation de nickel au Québec, concluant ainsi que nous pouvons nous fier aux normes ontarienne et européenne.
« Ceci est faux. Une étude commandée par le ministère de l’environnement luimême en 2013 a démontré que le type de nickel retrouvé dans l’air à Québec était de la pentlandite (ce qui est nettement différent de l’ontario et de l’europe, où l’on retrouve principalement du sulfate de nickel) et que sa source unique était le port de Québec », précise-t-elle dans cette lettre.
DES CANCERS PULMONAIRES
La pentlandite peut être associée à des cancers pulmonaires, alors que le sulfate de nickel comme en Ontario et en Europe est nettement moins dangereux pour la santé.
Dre Pétrin-desrosiers signale que chaque année « ce sont 4000 personnes qui décèdent » prématurément en raison de la pollution atmosphérique, « engendrant des coûts sur le système de santé de l’ordre de 30 milliards. »