Le Journal de Quebec

Main tendue aux Ukrainiens

L’équipe d’aoste accueille des réfugiés de guerre dans son programme de hockey

- Stéphane Cadorette Scadorette­jdq c stephane.cadorette @quebecorme­dia.com

L’équipe italienne d’aoste, présente au Tournoi Internatio­nal de Hockey Pee-wee de Québec, a posé un geste noble en hébergeant neuf réfugiés de la guerre en Ukraine, dont cinq jeunes qui pratiquent le hockey pour retrouver un brin de normalité dans leur quotidien bouleversé.

Les joueurs et joueuses qui ont quitté Kyïv et les environs il y a deux mois ne sont pas d’âge pee-wee et n’ont pas accompagné le club, qui en est à sa troisième visite au tournoi.

N’empêche qu’un bel esprit de corps s’est rapidement formé entre les jeunes Italiens et Ukrainiens autour du hockey, loin du climat dramatique qui frappe le pays.

Récemment, la Fédération de hockey ukrainienn­e a lancé un appel à différente­s associatio­ns européenne­s afin que des familles éprouvées soient hébergées.

Luca Giovinazzo, entraîneur des Gladiators d’aoste, une région du nord-ouest de l’italie, à la frontière de la France, a immédiatem­ent levé la main.

« On fait ça pour aider un peu. Depuis deux semaines, ils vont à l’école et ils ont sauté sur la glace dès les premiers jours après leur arrivée pour continuer à s’entraîner et pratiquer leur sport avec nous. En anglais, les jeunes communique­nt bien », a-t-il confié au Journal.

MAISONS RECHERCHÉE­S

Pour le moment, les Ukrainiens sont hébergés dans une école, mais M. Giovinazzo et ses acolytes travaillen­t activement à leur trouver des maisons.

« Depuis que je suis ici, je fais des appels à la municipali­té pour régler ce dossier. Pour certains, c’est encore très difficile. Ils vivaient dans des conditions économique­s assez bonnes et, du jour au lendemain, ils n’ont plus rien », a-t-il mentionné.

« Au hockey, ils ne peuvent plus jouer avec leurs amis. J’essaie de ne pas leur parler de la guerre parce que nous sommes là pour leur faire oublier. Ils veulent seulement retrouver une vie normale », a poursuivi l’entraîneur.

Même si les Ukrainiens sont désormais en sécurité en sol italien, tout n’est pas encore rose dans leur nouvelle vie.

« Les papas n’ont pu suivre en Italie parce qu’ils sont impliqués au combat. J’ai vu les vidéos que m’ont fait voir les mamans à propos de leur ville et ça pourrait prendre des années avant de tout reconstrui­re. C’est triste », a soupiré Luca Giovinazzo.

UN BEL ÉCHANGE

Malgré le contexte déchirant, les Ukrainiens débarqués à Aoste se plaisent dans leur nouvel environnem­ent. Quant aux jeunes pee-wee italiens, qui ont savouré une victoire de 5 à 4 en prolongati­on face aux Sags 2 de Saguenay. C’est une belle prise de conscience.

« Il y a un des jeunes Ukrainiens qu’on héberge et qui a participé au tournoi ici avec l’équipe de l’ukraine, il y a trois ans. Il a parlé aux jeunes de notre équipe pour leur dire à quel point c’était un beau tournoi. Il leur a dit de s’amuser », a raconté le pilote.

J’envoie des images et vidéos de notre passage ici aux Ukrainiens à la maison pour leur faire du bien. Pour nos jeunes, c’est une belle expérience de les côtoyer, parce que ça leur permet de réaliser qu’ils sont privilégié­s », a noté M. Giovinazzo.

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PHOTO DIDIER DEBUSSCHÈR­E L’entraîneur de l’équipe italienne d’aoste, Luca Giovinazzo, en est à sa troisième présence au Tournoi pee-wee de Québec.

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