Un petit de 2 ans « mort en héros »
Le garçon victime d’un arrêt cardiaque a sauvé la vie de trois enfants en faisant don de ses reins et de son foie
Les parents d’un bambin de 2 ans de la Rive-sud de Montréal décédé subitement ont pu trouver un certain réconfort en constatant qu’il a aidé à sauver la vie de trois enfants en faisant don de ses organes.
« On pouvait au moins aider quelqu’un dans notre malheur. […] On peut dire qu’il est mort en héros », souligne sobrement le père du petit James, Maxime Charron-laporte.
Sa vie et celle de son ex-conjointe Jessie Hurst ont été complètement chamboulées dans la nuit du 28 avril.
Peu après minuit, leur fils a été transporté d’urgence à l’hôpital après avoir été victime d’un arrêt cardiaque qui l’empêchait de respirer.
James, qui devait fêter son troisième anniversaire la semaine suivante, a éventuellement été mis sous respirateur artificiel. Les médecins ont constaté l’absence de toute activité cérébrale.
« Quand on nous a dit qu’il [y] avait une chance sur deux qu’il ne survive pas durant la nuit, je voulais tout casser. Je suis juste sortie en pleurs, je ne comprenais pas », se souvient Mme Hurst.
James n’avait aucun antécédent médical et une enquête du coroner veillera à clarifier la cause exacte de son décès.
DÉCISION FACILE POUR LES PARENTS
Bien qu’ils étaient dépassés par la perte imminente de leur fils, les deux parents de 26 ans ont accepté de faire don de ses organes.
« On s’est regardés et on savait qu’il fallait qu’on le fasse », raconte le père.
« Je me suis dit que si ça arrivait à moi, qu’il y avait une possibilité que mon enfant soit sauvé, je serais vraiment reconnaissante envers les parents », ajoute Mme Hurst.
« UN RAYON DE SOLEIL »
Son fils pourra « continuer à vivre à travers les gens ».
« C’était un rayon de soleil. Il était tellement énergique, positif. Tu ne pouvais pas être de mauvaise humeur avec lui. […] C’était comme mon mini super héros », décrit-elle.
Ses reins et son foie ont ainsi été transplantés à trois enfants, dont un plus jeune que James qui est atteint d’une maladie rare.
Confidentialité médicale oblige, M. Charron-laporte et Mme Hurst détiennent peu de détails sur les receveurs.
Étant moins nombreux à décéder, il est plus rare que des jeunes soient en mesure de faire des dons d’organes par rapport aux adultes, fait valoir le Dr Matthew Weiss, directeur médical à Transplant Québec et intensiviste pédiatrique au Centre hospitalier universitaire de Québec.
« Quand ça arrive, c’est très émotif, reconnaît le Dr Weiss. Ça peut donner espoir qu’une partie de l’enfant va vivre chez quelqu’un d’autre. Pour plusieurs, c’est un des seuls facteurs positifs après une telle perte. »
EN PRIORITÉ
Entre 15 et 20 enfants sont sur une liste d’attente annuellement pour obtenir une transplantation, tandis qu’il y a entre 10 et 15 jeunes donneurs par année.
Ces patients ont par ailleurs priorité sur les adultes sur la liste d’attente.