QS s’engage à créer un « droit au télétravail »
Un député veut l’ajouter dans les normes du travail
Un gouvernement de Québec solidaire permettrait à tous les travailleurs qui le peuvent et le souhaitent de bénéficier du télétravail à mi-temps, une formule appréciée de nombreux Québécois qui a fait ses preuves durant la pandémie.
Il y a des boulots qui ne se prêtent pas au travail à partir de la maison. Les élèves ont besoin de côtoyer leur enseignant et les patients doivent être vus généralement en personne par leurs soignants. Mais le confinement a démontré que plusieurs métiers pouvaient se faire à distance.
Le député solidaire Alexandre Leduc propose ainsi de créer un « droit au télétravail », qui permettrait aux employés de bosser de la maison à temps partiel, c’est-à-dire jusqu’à un maximum de 50 % du temps.
« La pandémie a massifié un phénomène qui était à l’origine très marginal : le télétravail. C’était imposé à l’époque pour des raisons sanitaires, mais beaucoup de personnes y ont pris goût », constate-t-il.
LE PATRON DÉCIDE
Mais à l’heure actuelle, c’est le patron qui a le gros bout du bâton et qui décide s’il permet ou non à ses employés de travailler de la maison.
En l’inscrivant noir sur blanc dans les normes du travail, les employés, qu’ils soient syndiqués ou pas, auraient leur mot à dire. « L’employeur ne pourrait pas simplement dire non. S’il disait non, il faudrait qu’il le justifie », précise le député d’hochelaga-maisonneuve.
C’est la CNESST qui serait habilitée à trancher, un peu comme elle le fait déjà pour le droit d’accommodement des femmes enceintes.
Le député Leduc est convaincu qu’il y a de « l’appétit » pour cette formule de travail qui facilite la vie de nombreux Québécois.
« Les syndicats nous envoient des signaux positifs sur le fait que leurs membres souhaitent conserver une partie de télétravail, dans les cas où ça s’applique bien sûr, alors on pense qu’on peut innover au Québec », insiste-t-il.
BON POUR L’ENVIRONNEMENT
Le solidaire souligne que plusieurs citoyens doivent consacrer une part importante de leur journée au transport pour se rendre au bureau.
Le télétravail permet notamment de réduire ce précieux temps gaspillé. « Il y a des gains pour l’environnement, pour la santé mentale, pour la conciliation travail-famille. »
Alexandre Leduc est convaincu que certains employeurs y voient également des avantages, notamment en termes d’économie d’espace.
C’est le cas du gouvernement. Le télétravail à mi-temps est désormais la norme chez les employés de l’état. Dans les deux dernières années, les ministères ont été désertés. Mais s’ils sont de retour en présentiel depuis le début avril, les fonctionnaires travaillent de la maison la moitié de la semaine.