Au-delà du « boys’ club »
L’assemblée nationale a été conçue par et pour des hommes et, bien que les femmes y aient maintenant accès, les façons de faire n’ont pas changé.
C’est Véronique Hivon, députée réputée et tout autant appréciée, qui en témoignait cette semaine, dans un article du 24 heures.
Comme au moins 15 autres femmes, cette figure marquante de la politique québécoise tirera sa révérence après le présent mandat.
L’élue péquiste souligne qu’un changement de culture politique doit s’opérer à l’assemblée nationale. Ce changement, qui inclut les manières de travailler, ne se fera pas sans une masse critique de femmes, et plusieurs obstacles persistent, dit-elle.
GARDE RAPPROCHÉE
C’est aussi l’opinion de Christine Stpierre, autre politicienne respectée qui quitte. L’élue libérale parle d’un « boys’ club » et souligne que c’est aussi vrai pour le personnel politique.
Parmi la garde rapprochée du premier ministre François Legault, par exemple, à peine le tiers sont des femmes. Le cercle restreint du pouvoir appartient presque exclusivement à des hommes.
Bien sûr, il faut que les partis fassent l’effort de présenter autant de femmes que d’hommes. Une loi sur la parité serait la bienvenue, sachant qu’il n’y a pas moins de femmes compétentes et intelligentes que d’hommes.
Mais les postes stratégiques, dont les porteurs détiennent le pouvoir, doivent aussi être occupés par un nombre plus important de femmes.
PAYS PRÉCURSEURS
Dans les pays d’europe du Nord, comme la Suède, la Finlande et l’islande, on a compris depuis longtemps que des mesures de conciliation travail-famille représentaient une des clés pour atteindre la parité.
À l’assemblée nationale, il n’y a toujours pas de halte-garderie ni de CPE ni d’accès à des congés parentaux pour les élus (es). C’est inconcevable !
Il est certes décevant de constater qu’autant de femmes quittent la politique. Il faut trouver des moyens d’en attirer d’autres. La parité n’est plus un choix, mais une nécessité dans une société qui se respecte.