Faire confiance aux jeunes et aux mots
La direction artistique, la conception visuelle et la création de costumes sont des éléments essentiels au succès de toute production télé destinée aux enfants. La série jeunesse Makinium
– dont les deux premières saisons sont offertes sur ICI Tou.tv. – ne fait pas exception à la règle.
Dès le début de l’aventure fantastique où plane une odeur de fin du monde, Véronic Riopel Denis s’est coiffée de son chapeau de conceptrice visuelle. Elle a mis son imagination au service de ce projet réalisé par Martin Cadotte, avec qui elle a aussi travaillé pour
La vie compliquée de Léa
Olivier (Club illico).
Une fois les textes de
Makinium reçus, alors qu’aucune image n’avait encore été tournée, elle a dû faire preuve d’audace et laisser parler ses idées afin de « partir en osmose » et réussir à embarquer les enfants dans ce monde original.
STIMULÉ
Très attirée vers l’univers fantastique, celle qui a aussi contribué au développement de la série Le
422 à Télé-québec carbure à des défis de la sorte. Plus encore, ils sont la raison pour laquelle elle pratique ce métier.
Grandement inspirée par le cinéma, un art qu’elle connaît bien également, elle est stimulée par la force des textes, des scénarios. Cette finissante en scénographie à l’option Théâtre du Collège Lionel-groulx, à Saintethérèse, au début des années 2000, a « besoin de mots pour créer ».
Ces mots sont le tremplin idéal pour développer des lieux et des personnages qui ont de l’éclat. Si les équipes de plusieurs productions jeunesse fondent une bonne partie de leurs espoirs sur les couleurs vives et stimulantes, Véronic Riopel Denis assure qu’il est tout à fait possible d’obtenir un vif éclat autrement.
«[ Makinium], c’est fantaisiste, mais dans le côté hétéroclite de fin du monde avec une grande récupération. L’éclat est plus au niveau des personnages, dans l’intensité du jeu… C’est sûr qu’il faut de l’éclat visuel, mais pas toujours, et je crois que Makinium en est un bel exemple. »
ABORDER LES JEUNES
Évidemment, il est primordial d’avoir une belle confiance en soi lorsqu’on bâtit un univers unique de la sorte, tant à la télé qu’au cinéma ou encore au théâtre. Mais avant de donner vie à ses idées, on peut très bientôt tâter le pouls des jeunes à qui l’on cherche à plaire.
« Des fois, je rassemble des groupes ; on a tous des amis qui ont des enfants d’à peu près tous les âges et je leur lance des idées, je sonde leurs intérêts. Je vais valider un peu et après ça, je me lance parce que l’image qu’ils reçoivent doit être bonne, inspirante, etc. ».