Un tuteur derrière les jeunes acteurs
Joël Dumoulin s’adapte à chaque élève qu’il aide sur les plateaux
Pas facile tous les jours de combiner les responsabilités d’un contrat à l’écran et les obligations liées aux études. Pourtant, ils sont de nombreux et talentueux jeunes d’ici à se retrouver dans cette situation. Heureusement, plusieurs ont un allié de taille sur le plateau : un tuteur.
Depuis plus de 20 ans, Joël Dumoulin épaule avec passion des adolescents comédiens afin qu’ils poursuivent leur réussite scolaire à l’école secondaire et s’épanouissent en tant qu’acteurs.
« Ma mission principale est de faire en sorte que la participation d’un jeune comédien ou une jeune comédienne à une production ait le moins d’impacts négatifs possible sur son parcours scolaire », dit-il.
Celui qui a aidé les jeunes membres de la distribution d’émissions de Télé-québec telles que Tactik, Subito texto, Conseils de famille, Les mutants, Le pacte et Comme des têtes pas de poule (actuellement en tournage) – pour ne nommer qu’elles – est fasciné par les adolescents qu’il reçoit dans son local ou avec qui il converse par visioconférence.
« Ce sont des personnes en transformation majeure et j’ai l’opportunité d’être un témoin privilégié de cette métamorphose. C’est le moment où ils commencent à définir leurs valeurs, à avoir des rêves, à se projeter dans le futur… »
UN PROF PERSONNEL
Afin d’être en mesure d’aider les jeunes à poursuivre leur apprentissage scolaire, Joël Dumoulin est prêt à constamment s’adapter, à « rester à jour ». Pour ce faire, cet ancien diplômé de l’université de Montréal consulte les manuels et les guides d’enseignement, se rend sur le site du ministère de l’éducation et glane certaines infos sur le web.
S’il se décrit comme étant un généraliste, il est aussi un spécialiste en mathématiques et en sciences, des matières très importantes à ses yeux.
« Souvent, je mets l’accent sur ces disciplines parce que ce sont celles avec lesquelles les enfants ont le plus de difficultés. S’il y a un retard important, ça peut avoir un impact majeur sur le parcours des élèves. »
Ce qu’il y a également de primordial, c’est de maximiser le temps dont il dispose avec chacun des jeunes et de modeler le contenu de chacune de ses rencontres.
« Tout l’intérêt de ce travail, c’est que je fais de l’enseignement personnalisé, c’est-à-dire adapté aux besoins et au profil de chaque élève [...] Plusieurs enseignants ne pourraient pas et ne voudraient pas faire ce travail parce qu’on touche à tout, on adapte l’enseignement à chaque élève. »
PASSIONNÉS RECHERCHÉS
Même si la culture est solidement ancrée au Québec, il faut une vive passion pour exercer cette profession.
« C’est difficile pour un tuteur de pouvoir en vivre ; on est appelés à travailler sur un nombre limité de productions avec des jeunes et l’été, on ne travaille pas parce qu’il n’y a pas de besoins,explique Joël Dumoulin. Il y a beaucoup de tueurs qui abandonnent le milieu après quelques années. »
Enfin, bien que certains producteurs puissent se questionner sur la pertinence d’embaucher un tuteur pour toute la durée d’un tournage, comme le souligne le principal intéressé, « si le jeune a des problèmes à l’école et qu’il n’est plus bien dans sa peau parce que chaque fois qu’il retourne à l’école ça ne se passe pas bien, ça risque évidemment d’avoir un impact sur son jeu. »