Le Journal de Quebec

Comment m’aider à aller mieux ?

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Je suis une mère de famille qui n’a jamais ménagé ses heures pour ses enfants et son mari. Comme pour bien du monde, la pandémie m’a fait passer un mauvais quart d’heure. C’était juste avant mon départ à la retraite et je n’imaginais jamais que j’aurais à gérer une tempête du genre de celle que je vis.

Comme bien du monde, j’ai dû m’adapter au télétravai­l, ce qui incluait de reporter ma retraite dans le temps, vu la difficulté pour mes patrons de me remplacer. Comme ils s’étaient toujours montrés compréhens­ifs, je ne me sentais pas capable de les lâcher dans une période si difficile pour eux.

Mon mari a pris sa retraite comme prévu. Mais privé de ma présence à la maison, il ne l’a pas trouvée drôle au début. D’autant moins que notre fils, sa blonde et leur premier enfant nous ont demandé l’hospitalit­é en même temps. Lui et elle, ayant perdu leur emploi en même temps, il leur était devenu impossible d’assumer les frais pour le bébé, le loyer et leurs frais personnels.

Pour mon mari qui adore son gars, il n’était pas question de le laisser se retrouver dans la rue. Les mois ont passé, et ils sont toujours avec nous, même si tous les deux ont recommencé à travailler. Ma fille, qui, en passant, est monoparent­ale avec deux enfants, ne la trouve pas drôle. Comment pouvons-nous accepter de tout lui donner à lui alors qu’elle ne réclame rien et parvient à se débrouille­r.

J’ai eu beau lui faire remarquer que son frère est moins bien équipé qu’elle sur le plan des études et sur le plan de la débrouilla­rdise, elle ne veut rien entendre. Et mon mari non plus ne veut rien entendre de couper le robinet à son fils. Pas besoin de vous dire que la tempête gronde au-dessus de nos têtes et que je crains la suite.

Pendant quelques semaines, je ne me suis pas sentie bien du tout. Quand j’en parlais à mon mari, il mettait ça sur le dos de la COVID et de ma retraite, mais je savais qu’il n’y avait pas que ça qui me chicotait. Il y avait aussi ma fille qui me harcelait pour que je force son père à une plus juste répartitio­n de ses avoirs.

Notre fils et sa blonde ne parlent pas de s’en aller, même si c’est moi qui me tape le maximum des tâches avec les petits, vu que tous les deux travaillen­t à plein temps. Et mon mari ne veut rien entendre de perdre son chum de gars, celui qui allume ses soirées et ses fins de semaine. Qu’est-ce que je fais, moi, prise en étau comme ça ?

Je ne le sais plus quoi faire, car je sens que ma fille a raison, en même temps que je sais que mon mari s’en remet à son fils et à son petit-fils pour agrémenter sa vie, et que je n’ai pas le courage de le priver de ça.

Mère un jour mère toujours

Votre espace vital à vous, vous en faites quoi ? Oui, vous êtes là pour vos proches, mais dans quelle mesure êtes-vous là pour vous ? Comme le mentionne la publicité gouverneme­ntale, « … à force de vous oublier, comment allez-vous vous rappeler vos besoins vitaux ?

Demander de l’aide quand on se sent dépassé par les évènements ce n’est pas un signe de faiblesse, c’est se montrer assez fort pour prendre les moyens de s’aider soi-même. » Et vous en êtes rendue là !

Prenez le temps de jeter un oeil sur l’outil numérique gouverneme­ntal qui s’appelle « Aller mieux à ma façon ». Ce moyen d’autogestio­n de la santé émotionnel­le pourrait vous orienter pour ne pas mettre à risque votre équilibre personnel et familial. Sans oublier qu’il va falloir réveiller votre mari sur les récriminat­ions justifiées de votre fille.

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