Face à la COVID-19, Kim Jong-un déploie l’armée
SÉOUL | (AFP) Kim Jong-un a fustigé hier les autorités sanitaires de la Corée du Nord pour leur gestion de l’épidémie de COVID-19, qui a fait 56 morts depuis son apparition officielle dans le pays, et a ordonné à l’armée de se mobiliser.
Signe de la gravité de la situation, le dirigeant nord-coréen a « fortement critiqué le gouvernement et le secteur de la santé publique pour leur attitude irresponsable », a rapporté l’agence d’état KCNA.
Lors d’une réunion du Politburo, il s’est notamment plaint du fait que les pharmacies n’étaient pas ouvertes 24 h/24. Les fonctionnaires chargés de l’approvisionnement en médicaments « n’ont pas retroussé leurs manches et n’ont pas évalué correctement la crise actuelle », a-t-il déploré, selon KCNA.
1 483 060 PERSONNES CONTAMINÉES
Il a ordonné à l’armée de se mettre au travail « pour stabiliser immédiatement l’approvisionnement en médicaments à Pyongyang », où les premiers cas de COVID-19 en Corée du Nord ont été officiellement détectés la semaine dernière.
Kim Jong-un a pris personnellement en main la lutte contre l’épidémie, qui, selon lui, provoque « de grands bouleversements » dans le pays.
Malgré des confinements à grande échelle, 1 483 060 personnes ont été contaminées, 56 sont mortes et 663 910 sont sous traitement médical, selon KCNA, qui ne cite pas expressément la COVID-19, mais parle de « fièvre ».
AIDE INTERNATIONALE
Selon les experts, le pays ne dispose d’aucun traitement contre la COVID-19 et n’a pas les capacités pour tester massivement sa population.
Le dirigeant nord-coréen a exprimé son intention de s’inspirer de la stratégie chinoise, consistant à confiner des villes entières dès l’apparition du moindre cas et à tracer et isoler systématiquement les malades.
La Corée du Nord a refusé les offres de vaccins contre la COVID de la Chine et du programme COVAX de l’organisation mondiale de la santé.
Hier, le nouveau président sudcoréen, Yoon Suk-yeol, a affirmé devant l’assemblée nationale qu’il « n’hésiterait pas à fournir l’aide nécessaire au peuple nord-coréen ». Selon M. Yang, Pyongyang n’aura probablement d’autre choix que d’accepter une aide extérieure pour surmonter l’épidémie.