PSPP au pays des licornes
On devrait limiter le prix de l’essence à 1,60 $ le litre pendant six mois par voie réglementaire, nous dit Paul St-pierre Plamondon. Au diable le réalisme, que les pétrolières paient la différence à même leurs profits !
Mais sur quelle planète habite le chef du PQ pour y aller d’une telle proposition ?
LES LIMITES DE LA RÉALITÉ
Malheureusement, ni le Québec ni le Canada, producteur de pétrole, ne sont en position de dicter le prix à la pompe.
La fixation des prix de l’essence est un mécanisme sur lequel les gouvernements ont bien peu de pouvoir, exception faite de la taxation. C’est triste, mais, tant qu’on n’aura pas trouvé une autre façon de se déplacer, on sera toujours à genoux devant les producteurs, les raffineurs et les distributeurs.
Surtout dans un contexte où le Québec n’est pas un interlocuteur d’importance suffisante pour même chatouiller les pétrolières. C’est d’ailleurs un des écueils du discours souverainiste. Seul contre des géants, sans réel pouvoir de coercition ou de négociation, le Québec serait largement désavantagé ; mais bon, on est loin d’avoir à envisager un tel scénario, n’en déplaise à PSPP.
LA CRISE QUI SE PRÉPARE
Le prix de l’essence affecte le coût de toute la chaîne de distribution des biens. La seule bonne nouvelle, c’est qu’il est possible que le prix à la pompe finisse par rebaisser.
Il en est tout autre pour les salaires poussés à la hausse par la pénurie de main-d’oeuvre et la culture des bonis privilégiée par le gouvernement pour régler ses problèmes de relations de travail.
Quand François Legault se félicite au Salon bleu que la pénurie de main-d’oeuvre force les entreprises à augmenter les salaires, il se réjouit de la perte de compétitivité du Québec, et ce, à l’aube d’une importante crise économique.
Avec l’un ou avec l’autre, on n’est pas sorti de l’auberge !