Le Journal de Quebec

Quand on se compare, on se console…

- JEAN-CHARLES LAJOIE jean-charles.lajoie@ tva.ca

Les Leafs de Toronto sont en vacances. Encore. Est-ce que ça m’attriste ? Pas le moins du monde. En fait, ça me réjouit. Beaucoup. Il y a quelque chose de réconforta­nt pour l’idéaliste fini que je suis de voir tomber le géant de papier. Toronto est la grande métropole du Canada. Tout l’or du pays loge à l’adresse de la Ville Reine. Mais parfois, tout l’or du monde n’est pas capable d’acheter une ronde…

Les Leafs sont 0 et 10 depuis 2004 lorsqu’ils peuvent éliminer un adversaire. Cinq fois en deux saisons, face au Lightning et au CH il y a un an. Pas une seule ronde éliminatoi­re de gagnée depuis 2004. J’aime à rappeler la dernière coupe Stanley de l’organisati­on… en 1967. C’était il y a 55 ans.

Entre 1968 et 1993, le Canadien a gagné 10 fois la coupe en 26 occasions. Les Leafs jamais. C’était foisonnant.

Maurice avait donné des ailes au peuple québécois. La Révolution tranquille avait permis la naissance d’une croyance populaire quant à notre capacité d’autodéterm­ination.

Il y a eu l’expo puis les Expos. Il y a eu les Jeux olympiques. Puis il y a eu Guy ! Guy ! Guy ! et Gilles Villeneuve. Et le Canadien gagnait. Tout le temps. Sous la bannière de Montréal, métropole du grand Canada. Comme la politique.

Hélas ! il y a aussi eu le PQ de René Lévesque. Hélas, puisque trop fort, il a fallu que le ROC s’assure d’écraser le Québec juste assez pour reconquéri­r son (petit) peuple à coups de campagnes de peur.

Ça a marché. Tranquille­ment, le mouvement s’est tari. Il y a bien eu la remarquabl­e poussée de Lucien Bouchard et de Jacques Parizeau en 1995, mais depuis plus rien. Pourquoi je vous raconte tout ça ? Parce que le Canadien, comme le Québec, ne gagne plus le championna­t. Sauf que Toronto, qui gagne à la banque tous les jours, ne gagne pas non plus sur la glace. Ça me console un brin…

COACH ET DG ORDINAIRES

Je n’ai rien de personnel contre aucun Leafs. Sheldon Keefe est un coach très ordinaire. Hey, il laisse Jason Spezza dans les gradins les deux premiers matchs de la série, et il le laisse sur la glace les deux dernières minutes de la série ? Hello ?

Kyle Dubas est un DG très ordinaire. Si William Nylander était gardien de but, Dubas serait un génie. Sauf qu’en lui léchant bêtement les bottes lors de sa négociatio­n de contrat, il ne s’est pas douté que Matthews et Marner en saliveraie­nt d’aise un an plus tard.

Résultat : le fric qui aurait permis aux Leafs d’avoir un gardien capable de battre Tampa, c’est Nylander qui l’empoche.

Le Lightning va se faire botter le derrière par les Panthers de la Floride. Rien à voir avec la qualité du club de Jon Cooper ou de Julien Brisebois. Tout à voir avec l’usure. Tampa était devant Toronto en disant : « Battez-nous qu’on aille se reposer. » Et encore une fois, les Leafs se sont lamentable­ment écrasés. Ils sont pathétique­ment mauvais.

Demandez-moi si ça me fait un pli !

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