UN HOMMAGE POUR SA CARRIÈRE ?
Le gardien du CH Carey Price est l’un des finalistes au trophée de la détermination et de la persévérance
Le monde du sport étant ce qu’il est, les saisons difficiles sont souvent accompagnées de compensations intéressantes. En l’espace d’une semaine, le Canadien en a reçu deux. D’abord, il a remporté la loterie pour l’obtention du premier choix au repêchage. Puis, voilà qu’il voit Carey Price être élu au sein du trio de finalistes au trophée Bill-masterton.
Inauguré en 1968, ce prix est attribué au joueur de la LNH ayant fait preuve du plus bel exemple de détermination, de persévérance et d’esprit sportif au hockey.
Aujourd’hui, le trophée est souvent remis à un joueur revenu au jeu après avoir soigné une blessure pendant plusieurs mois ou après avoir combattu une maladie.
Mais il fut une époque où cet honneur était souvent remporté par des joueurs en fin de carrière. Comme une espèce d’hommage pour souligner le parcours d’un athlète.
Ce qu’il y a de particulier avec Price, c’est qu’il pourrait très bien s’inscrire dans les deux catégories.
Le gardien d’anahim Lake, en Colombiebritannique, a repris sa place devant le filet le 15 avril après avoir raté les 74 premiers matchs de la saison en raison d’une opération à un genou subie au cours de la saison morte.
Il mettait ainsi fin à une période d’inactivité de neuf mois. Au cours de celle-ci, en octobre, il a intégré le programme d’aide aux joueurs de la LNH.
LA VIE DE FAMILLE
Son retour a été limité à cinq rencontres. Cinq matchs au cours desquels il a encore semblé éprouver des ennuis avec son genou endolori. Ce qui a fait dire à plusieurs qu’on avait peut-être assisté aux dernières parties de l’homme masqué de 34 ans.
Même lui, au moment de rencontrer les médias pour la dernière fois de la campagne, n’a pas nié cette possibilité.
« Si c’est la fin, c’est une belle façon de le faire », a-t-il mentionné, le 30 avril, au lendemain de la fin de la saison du Canadien.
Cette « belle façon », c’était la brillante victoire de 10 à 2 du Tricolore face aux Panthers de la Floride, dans un Centre
Bell chaleureux.
C’était également ces quelques secondes qu’il a prises pour saluer sa conjointe et ses enfants, assis dans les gradins, alors que le jeu se déroulait tout près de lui.
D’ailleurs, au cours du même point de presse, il s’est quelque peu ouvert sur son bonheur d’être avec ses proches.
« Le plus important, c’est d’établir ses priorités. Passer du temps à la maison a placé ma vie familiale en perspective. »
EN ATTENTE DU PLAN
Voilà les paroles d’un homme qui semble commencer à songer à la petite vie de famille tranquille et bien rangée, à regarder grandir ses enfants et à être présent pour chaque étape importante de leur vie.
On en saura probablement plus sur son avenir lorsqu’il aura obtenu la deuxième opinion médicale qu’il envisageait d’aller chercher. Une analyse qu’il espère, évidemment, quelque peu différente.
Assez, à tout le moins, pour lui permettre d’établir un plan, incluant une autre opération ou non, qui lui permettra de se rapprocher davantage de ses capacités habituelles.
Price avait d’ailleurs affirmé : « Je ne crois pas que je pourrais survivre pour une saison complète. Il y a encore beaucoup de questions. Heureusement, j’aurai du temps au cours de l’été pour y penser. »
CHARA ET HAYES
Zdeno Chara, des Islanders de New York, et Kevin Hayes, des Flyers de Philadelphie, sont les deux autres finalistes en lice.
À 45 ans, Chara était le plus vieux joueur du circuit. Ce qui ne l’a pas empêché de jouer près de 19 minutes, en moyenne, par match. Il a établi un record pour le plus grand nombre de rencontres (1680) pour un défenseur, surpassant les 1651 de Chris Chelios.
De son côté, Hayes, qui a dû subir trois opérations entre l’été 2021 et janvier 2022, a composé avec des blessures tout au long de la saison. Il a finalement été en mesure de disputer 48 parties. Il a dédié sa saison à son frère Jimmy, ancien attaquant des Blackhawks de Chicago, des Panthers, des Bruins de Boston et des Devils du New Jersey, décédé le 23 août d’une intoxication au fentanyl et à la cocaïne.
Le gagnant est déterminé à la suite d’un scrutin mené auprès des 32 sections de l’association professionnelle des journalistes attitrés au hockey.