Le Journal de Quebec

La réforme de la loi 101 adoptée

Elle viendra bonifier la Charte de la langue française

- PATRICK BELLEROSE

Le gouverneme­nt Legault a adopté sa réforme de la loi 101, hier, malgré les critiques tant des péquistes, des libéraux que des anglophone­s. Et le premier ministre a déjà annoncé son prochain cheval de bataille : l’immigratio­n francophon­e.

« C’est la première fois depuis 45 ans qu’on fait une modificati­on majeure à la Charte de la langue française, donc, qui avait été adoptée en 1977 », s’est félicité François Legault.

Avec ses quelque 200 articles, le projet de loi 96 ratisse large. Il touche les cégeps anglophone­s, l’affichage, le statut des villes bilingues, la langue de communicat­ion de l’état, entre autres (voir autre page).

Pour Simon Jolin-barrette, ces mesures permettron­t de renverser le déclin du français, même s’il s’agit seulement de « la première étape d’une relance linguistiq­ue ».

« Durant trop longtemps, la situation du français était en situation de dormance. On ne s’en est pas occupés, et là, c’est le premier jalon, on se donne les outils avec le projet de loi n° 96 pour agir, pour inverser les tendances linguistiq­ues », a déclaré le ministre responsabl­e du dossier.

IMMIGRATIO­N

François Legault a d’ailleurs affiché ses couleurs en vue de la prochaine campagne électorale.

Depuis 2018, la proportion des immigrants choisis par Québec qui parlent franpassée çais est de 55 % à 84 %. Mais Ottawa contrôle toujours le regroupeme­nt familial et la sélection des réfugiés.

« C’est là qu’il faut agir puis c’est là-dessus qu’on va travailler dans la prochaine campagne électorale, à avoir un mandat fort pour aller négocier ça avec Ottawa », a déclaré le premier ministre caquiste.

Au Salon bleu, seul Québec solidaire a appuyé le projet de loi 96, malgré des réserves. Libéraux, péquistes se sont prononcés contre, quoique pour des raisons différente­s.

Du côté d’ottawa, le gouverneme­nt Trudeau laisse déjà planer une contestati­on de la nouvelle loi 101, malgré la clause dérogatoir­e qui la protège des tribunaux.

« Nous sommes inquiets de la version la plus récente du projet de loi 96 qui sera adopté cet après-midi [hier], mais nous continuons à le surveiller, de voir quelle sera la forme finale qu’il prendra et nous prendrons une décision en conséquenc­e pour protéger les droits des minorités », a déclaré le premier ministre Justin Trudeau.

DES OPPOSANTS PLUS NOMBREUX

Alors qu’il avait fait peu de vagues depuis son dépôt en mai 2021, le projet de loi 96 a vu ses opposants se multiplier au cours des dernières semaines.

Les communauté­s anglophone­s ont donné le coup d’envoi, en raison du gel des places dans les cégeps anglophone­s et de l’annulation de l’agrandisse­ment du Collège Dawson (annoncé dans la foulée).

Le tout a culminé dans une grande marche à Montréal, menée notamment par les libéraux de Dominique Anglade.

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CAPTURE D’ÉCRAN TVA NOUVELLES ET PHOTO D’ARCHIVES Le gouverneme­nt Legault applaudiss­ait Simon Jolin-barrette, ministre responsabl­e de la Langue française, hier, après l’adoption du projet de loi 96 à l’assemblée nationale. Pour le ministre (ci-dessus), les nouvelles mesures permettron­t de renverser le déclin du français.
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