La réforme de la loi 101 adoptée
Elle viendra bonifier la Charte de la langue française
Le gouvernement Legault a adopté sa réforme de la loi 101, hier, malgré les critiques tant des péquistes, des libéraux que des anglophones. Et le premier ministre a déjà annoncé son prochain cheval de bataille : l’immigration francophone.
« C’est la première fois depuis 45 ans qu’on fait une modification majeure à la Charte de la langue française, donc, qui avait été adoptée en 1977 », s’est félicité François Legault.
Avec ses quelque 200 articles, le projet de loi 96 ratisse large. Il touche les cégeps anglophones, l’affichage, le statut des villes bilingues, la langue de communication de l’état, entre autres (voir autre page).
Pour Simon Jolin-barrette, ces mesures permettront de renverser le déclin du français, même s’il s’agit seulement de « la première étape d’une relance linguistique ».
« Durant trop longtemps, la situation du français était en situation de dormance. On ne s’en est pas occupés, et là, c’est le premier jalon, on se donne les outils avec le projet de loi n° 96 pour agir, pour inverser les tendances linguistiques », a déclaré le ministre responsable du dossier.
IMMIGRATION
François Legault a d’ailleurs affiché ses couleurs en vue de la prochaine campagne électorale.
Depuis 2018, la proportion des immigrants choisis par Québec qui parlent franpassée çais est de 55 % à 84 %. Mais Ottawa contrôle toujours le regroupement familial et la sélection des réfugiés.
« C’est là qu’il faut agir puis c’est là-dessus qu’on va travailler dans la prochaine campagne électorale, à avoir un mandat fort pour aller négocier ça avec Ottawa », a déclaré le premier ministre caquiste.
Au Salon bleu, seul Québec solidaire a appuyé le projet de loi 96, malgré des réserves. Libéraux, péquistes se sont prononcés contre, quoique pour des raisons différentes.
Du côté d’ottawa, le gouvernement Trudeau laisse déjà planer une contestation de la nouvelle loi 101, malgré la clause dérogatoire qui la protège des tribunaux.
« Nous sommes inquiets de la version la plus récente du projet de loi 96 qui sera adopté cet après-midi [hier], mais nous continuons à le surveiller, de voir quelle sera la forme finale qu’il prendra et nous prendrons une décision en conséquence pour protéger les droits des minorités », a déclaré le premier ministre Justin Trudeau.
DES OPPOSANTS PLUS NOMBREUX
Alors qu’il avait fait peu de vagues depuis son dépôt en mai 2021, le projet de loi 96 a vu ses opposants se multiplier au cours des dernières semaines.
Les communautés anglophones ont donné le coup d’envoi, en raison du gel des places dans les cégeps anglophones et de l’annulation de l’agrandissement du Collège Dawson (annoncé dans la foulée).
Le tout a culminé dans une grande marche à Montréal, menée notamment par les libéraux de Dominique Anglade.