Le Journal de Quebec

Des Limoulois installent 75 capteurs pour mesurer la qualité de l’air

Ils s’inquiètent notamment de la hausse des normes sur le nickel

- TAÏEB MOALLA

Regrettant « l’insuffisan­ce » des données gouverneme­ntales, des groupes citoyens de Limoilou ont commencé hier à installer 75 capteurs de particules fines pour mieux mesurer la qualité de l’air dans leur secteur.

Mis en place sur des terrains du Vieux-limoilou, de Lairet et de Maizerets, ces capteurs permettron­t de réaliser en temps réel, soit aux deux minutes, un suivi régulier de la qualité de l’air.

La concentrat­ion de particules fines dans l’air sera ainsi mesurée pendant une année.

Ces particules microscopi­ques, aussi minuscules que le vingtième d’un cheveu humain, sont responsabl­es de la mort prématurée de 7 à 8 millions de personnes annuelleme­nt à travers le monde, selon Guillaume Simard, citoyen engagé et professeur-chercheur.

PAS UN SUBSTITUT

Actuelleme­nt, à Québec, les mesures se font grâce à un seul capteur gouverneme­ntal. Un deuxième doit être bientôt ajouté.

Or, cela est nettement insuffisan­t, estiment des organismes du secteur, dont des conseils de quartiers.

« Ce réseau-là ne vise pas à se substituer à un éventuel réseau étatique. Ce qu’on estime par contre, c’est que ce réseau étatique aurait dû être installé il y a déjà bien longtemps », a déploré Raymond Poirier, président du conseil de quartier du Vieux-limoilou.

Selon lui, « le gouverneme­nt n’a pas fait ses devoirs, en toute diligence, d’aller chercher l’informatio­n probante dans les quartiers de Limoilou avant de prendre des décisions comme celle de hausser les normes de nickel ».

Le projet d’installer ces 75 capteurs coûtera 40 000 $, financés à hauteur de 30 500 $ par la Caisse Desjardins et par l’enveloppe budgétaire de Sol Zanetti, député solidaire de ce secteur.

ANXIÉTÉ

Le premier capteur a été installé dans le Vieux-limoilou sur le balcon de Séréna Bilodeau, titulaire d’un baccalauré­at en environnem­ent à l’université Laval.

« L’été passé, j’ai essayé de faire un jardin sur mon balcon. Impossible de cultiver quoi que ce soit ici. Les légumes que je récoltais étaient noirs à peine sortis du plant […] Même ouvrir les portes et les fenêtres, c’est impossible parce que ça salit la maison au grand complet », a-t-elle relaté.

Cette dernière a dit être particuliè­rement « anxieuse » pour sa santé et pour celles de son chat « qui a des problèmes d’asthme ».

« En vivant ici, tous les jours, ça nous tue un tout petit plus et ça nous rend malades », s’est-elle inquiétée.

 ?? PHOTO STEVENS LEBLANC ?? Le premier capteur de particules fines de ce projet citoyen a été installé hier sur le balcon de Séréna Bilodeau dans le Vieux-limoilou, par Guillaume Simard, professeur-chercheur.
PHOTO STEVENS LEBLANC Le premier capteur de particules fines de ce projet citoyen a été installé hier sur le balcon de Séréna Bilodeau dans le Vieux-limoilou, par Guillaume Simard, professeur-chercheur.

Newspapers in French

Newspapers from Canada