Le Journal de Quebec

Moins de 3 semaines pour étudier et adopter le projet de loi

- – Avec Patrick Bellerose GENEVIÈVE LAJOIE

Le projet de loi élargissan­t l’aide médicale à mourir devrait être déposé aujourd’hui à l’assemblée nationale, laissant moins de trois semaines aux députés pour l’étudier et solliciter l’avis d’experts en vue d’une adoption avant l’été.

Au début mai, les partis d’opposition avaient uni leurs voix pour presser le gouverneme­nt Legault de déposer au plus vite sa pièce législativ­e visant à étendre la portée de l’aide médicale à mourir aux personnes inaptes, comme celles souffrant d’alzheimer.

Le texte de loi devrait être déposé aujourd’hui. Mais le temps presse pour une adoption avant les élections puisque la session parlementa­ire prendra fin le 10 juin.

Le ministre Christian Dubé juge le « délai raisonnabl­e pour qu’on puisse étudier le projet de loi, avoir des consultati­ons, et ainsi le faire adopter d’ici la fin de la session parlementa­ire », précise son cabinet.

DEMANDE ANTICIPÉE

Le député solidaire Vincent Marissal veut qu’on permette aux personnes souffrant d’alzheimer ou de démence de présenter une demande anticipée d’aide médicale à mourir, comme le recommande le rapport de la commission transparti­sane sur l’évolution de la Loi concernant les soins de fin de vie. À l’heure actuelle, seules les personnes ayant une maladie incurable et irréversib­le, aptes à donner leur consenteme­nt, peuvent bénéficier de l’aide médicale à mourir.

Mais il aurait souhaité que le gouverneme­nt de la CAQ dépose le projet de loi bien avant. L’élu de Rosemont est impatient d’en voir le contenu.

« Il y a des gens qui attendent après ça pour vrai, des cas humains terribles, des gens qui ont besoin de ça, alors c’est sûr que les bottines vont suivre les babines, on l’a demandé, mais si ça n’a pas de bon sens, évidemment on ne va pas adopter quelque chose qui n’a pas de bon sens, surtout pas rapidement comme ça », prévient-il.

Le libéral Monsef Derraji reproche au gouverneme­nt de ne pas avoir priorisé les bons dossiers. Selon lui, le projet de loi 28 sur l’état d’urgence sanitaire aurait très bien pu passer à la trappe afin de laisser la place au texte sur l’aide médicale à mourir élargie.

« C’est un sujet extrêmemen­t important qui méritait un débat, ce n’est pas un projet qu’on doit faire à la va-vite », insiste-t-il.

VOTE LIBRE ?

Pour l’heure, il est déjà acquis que les députés libéraux et solidaires pourront voter librement sur le projet de loi élargissan­t l’aide médicale à mourir, c’est-à-dire sans tenir compte de la traditionn­elle ligne de parti. La CAQ et le Parti Québécois attendent le dépôt du texte législatif avant de se positionne­r à ce sujet.

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VINCENT MARISSAL Député solidaire

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