Technologie pour révolutionner l’entraînement
Des chercheurs de Québec ont mis au point un appareil d’analyse pour faciliter le développement des athlètes
Trois chercheurs de Québec ont mis au point une technologie « clé en main » qui promet de « révolutionner » le développement des athlètes grâce à une analyse sans précédent des performances.
La compagnie québécoise Scienceperfo se lance à l’assaut du marché de l’entraînement des athlètes avec son « Speedtracker », un système unique qu’elle a mis six ans à développer.
Cette technologie allie un capteur de vitesse et un logiciel de traitement de données qui permet de décortiquer le profil d’un athlète. Une caméra filme également l’accélération des sportifs pour passer au peigne fin leurs mouvements.
« Avant, on connaissait seulement le temps que ça prend pour partir de A pour aller à B. Maintenant on a toutes les informations sur ce qui se passe entre les deux. On inverse la manière d’apprendre le patinage. On passe d’une approche où on regarde ce qui se passe au niveau biomécanique et on corrige en fonction des lacunes personnelles », explique Léandre Gagné Lemieux, l’un des fondateurs de Scienceperfo, aussi kinésiologue et biomécanicien du sport.
ADAPTÉ À PLUSIEURS SPORTS
Leur technologie peut être appliquée à une multitude de sports, notamment le hockey, le football et l’athlétisme. « Plus le sprint est pertinent dans ton sport, plus le capteur a une plus-value pour les gens qui l’utilisent », précise Maxime Provencher, physiothérapeute du sport.
Emmy Fecteau, une joueuse de hockey de l’université Concordia, participait à la présentation du Speedtracker. Victime d’une blessure au genou l’été dernier, elle a profité du nouveau système pour améliorer son coup de patin.
« Après ma blessure de genou, j’ai fait le test et ils ont vu que je ne ramenais pas mes pieds comme il faut. J’ai pu travailler sur cet aspect », raconte la patineuse de 23 ans.
Le produit que veut faire connaître ce trio de chercheurs se détaille 9000 $. « C’est un clé en main », répète Maxime. Tout le matériel nécessaire pour opérer le « Speedtracker » arrive dans une grosse valise.
Les trois hommes ont assemblé une banque de données remplie du profil de plus de 3000 athlètes, dont certains joueurs de la LHJMQ et de la LNH. Alexis Lafrenière, des Rangers de New York, et Laurent Dubreuil, médaillé aux derniers Jeux olympiques, se sont prêtés au jeu. Les athlètes peuvent ainsi comparer leurs performances.
« Le Canadien de Montréal aurait intérêt à utiliser ces capteurs-là. Je pense qu’on apporte une solution à la stagnation de performance », avance Simon Laurendeau, président de Scienceperfo, kinésiologue et biomécanicien du sport.
DES COMMANDES EN EUROPE
Déjà, quelques partenaires du trio de chercheurs ont passé une commande, dont des écoles de patinage en France et en Suisse, avec qui il a déjà un partenariat. La clientèle visée va des écoles avec des programmes sports-études aux universités en passant par les équipes professionnelles et les centres de recherche.
Des tutoriels pour apprendre à opérer l’équipement sont disponibles et des formations ont été préparées pour que les utilisateurs puissent « tirer le meilleur » des données disponibles.