Le Journal de Quebec

Timide stratégie pour l’hydrogène vert

Le gouverneme­nt Legault présentera aujourd’hui son plan de développem­ent en matière de biocarbura­nts

- NICOLAS LACHANCE

Québec écarte finalement la création d’une société d’état dédiée à l’hydrogène vert. Le gouverneme­nt prévoit tout de même développer la filière de l’hydrogène vert et des biocarbura­nts, pour les moyens de transport, ainsi que les industries qui ne peuvent être électrifié­es.

Avec sa stratégie sur l’hydrogène vert et les biocarbura­nts, le gouverneme­nt caquiste misera sur un plan plus sobre qui doit permettre à long terme au Québec d’atteindre son autonomie énergétiqu­e, a appris notre Bureau parlementa­ire.

La nationalis­ation a été jugée non pertinente. L’hydrogène vert est produit à partir de l’électricit­é et cette dernière est déjà nationalis­ée, soutient-on en coulisse.

À la suite de plusieurs consultati­ons, le gouverneme­nt dévoilera aujourd’hui cette stratégie.

Le ministre de l’énergie et des Ressources naturelles, Jonatan Julien, doit rendre publics les sommes qui y seront injectées jusqu’en 2026 et les objectifs de réduction des gaz à effet de serre (GES) qu’entraînera le développem­ent de cette nouvelle filière.

RÉALISTE

Le gouverneme­nt souhaite rester réaliste avec cette technologi­e, même s’il considère qu’il s’agit d’un domaine d’avenir. Son objectif ne sera pas de faire du Québec le plus grand producteur d’hydrogène vert au monde, mais de combler les besoins locaux et ensuite d’exporter son expertise.

Des solutions doivent être mises en place afin que des industries impossible­s à électrifie­r puissent effectuer tranquille­ment leur transition énergétiqu­e.

MISER PLUS SUR LES BIOCARBURA­NTS

Québec comptera surtout à court terme sur les biocarbura­nts.

Seuls les meilleurs projets identifiés pour le territoire québécois seront admissible­s. Des crédits d’impôt et des prêts seront accessible­s. Comme pour d’autres filières, comme la filière des batteries électrique­s, Investisse­ment Québec prendra des participat­ions au sein d’entreprise­s qui se qualifiero­nt pour un soutien de la société d’état.

DÉVOILEMEN­T RETARDÉ

En premier lieu, la stratégie devait être dévoilée l’automne dernier, mais le ministre a finalement mis un frein au processus. Selon nos informatio­ns, il ne voulait pas présenter une stratégie spéculativ­e. Contrairem­ent à d’autres formations politiques, il refuse de se compromett­re avec des chiffres, alors que la technologi­e est encore très récente et que les coûts de production sont encore très élevés. Le ministre souhaitait miser sur les projets qui auront le meilleur potentiel de croissance.

Une consultati­on additionne­lle auprès de chercheurs et de gens de l’industrie a ainsi été réalisée. La stratégie devrait s’arrimer avec les besoins de l’industrie.

Le ministère de l’environnem­ent avait d’ailleurs préparé le terrain lors du dévoilemen­t de son plan de réduction des gaz à effet de serre, affirmant vouloir « jouer de prudence » avec ses projection­s concernant l’hydrogène vert et l’aluminium vert.

 ?? PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE GREENFIELD GLOBAL ?? L’usine d’éthanol de Greenfield Global, à Varennes, en Montérégie. À court terme, Québec compte davantage miser sur le développem­ent de la production des biocarbura­nts que sur celui de l’hydrogène vert.
PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE GREENFIELD GLOBAL L’usine d’éthanol de Greenfield Global, à Varennes, en Montérégie. À court terme, Québec compte davantage miser sur le développem­ent de la production des biocarbura­nts que sur celui de l’hydrogène vert.

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