Timide stratégie pour l’hydrogène vert
Le gouvernement Legault présentera aujourd’hui son plan de développement en matière de biocarburants
Québec écarte finalement la création d’une société d’état dédiée à l’hydrogène vert. Le gouvernement prévoit tout de même développer la filière de l’hydrogène vert et des biocarburants, pour les moyens de transport, ainsi que les industries qui ne peuvent être électrifiées.
Avec sa stratégie sur l’hydrogène vert et les biocarburants, le gouvernement caquiste misera sur un plan plus sobre qui doit permettre à long terme au Québec d’atteindre son autonomie énergétique, a appris notre Bureau parlementaire.
La nationalisation a été jugée non pertinente. L’hydrogène vert est produit à partir de l’électricité et cette dernière est déjà nationalisée, soutient-on en coulisse.
À la suite de plusieurs consultations, le gouvernement dévoilera aujourd’hui cette stratégie.
Le ministre de l’énergie et des Ressources naturelles, Jonatan Julien, doit rendre publics les sommes qui y seront injectées jusqu’en 2026 et les objectifs de réduction des gaz à effet de serre (GES) qu’entraînera le développement de cette nouvelle filière.
RÉALISTE
Le gouvernement souhaite rester réaliste avec cette technologie, même s’il considère qu’il s’agit d’un domaine d’avenir. Son objectif ne sera pas de faire du Québec le plus grand producteur d’hydrogène vert au monde, mais de combler les besoins locaux et ensuite d’exporter son expertise.
Des solutions doivent être mises en place afin que des industries impossibles à électrifier puissent effectuer tranquillement leur transition énergétique.
MISER PLUS SUR LES BIOCARBURANTS
Québec comptera surtout à court terme sur les biocarburants.
Seuls les meilleurs projets identifiés pour le territoire québécois seront admissibles. Des crédits d’impôt et des prêts seront accessibles. Comme pour d’autres filières, comme la filière des batteries électriques, Investissement Québec prendra des participations au sein d’entreprises qui se qualifieront pour un soutien de la société d’état.
DÉVOILEMENT RETARDÉ
En premier lieu, la stratégie devait être dévoilée l’automne dernier, mais le ministre a finalement mis un frein au processus. Selon nos informations, il ne voulait pas présenter une stratégie spéculative. Contrairement à d’autres formations politiques, il refuse de se compromettre avec des chiffres, alors que la technologie est encore très récente et que les coûts de production sont encore très élevés. Le ministre souhaitait miser sur les projets qui auront le meilleur potentiel de croissance.
Une consultation additionnelle auprès de chercheurs et de gens de l’industrie a ainsi été réalisée. La stratégie devrait s’arrimer avec les besoins de l’industrie.
Le ministère de l’environnement avait d’ailleurs préparé le terrain lors du dévoilement de son plan de réduction des gaz à effet de serre, affirmant vouloir « jouer de prudence » avec ses projections concernant l’hydrogène vert et l’aluminium vert.