Le Journal de Quebec

Charlie Montoyo sera-t-il congédié ?

- RODGER BRULOTTE rodger.brulotte@quebecorme­dia.com

Plusieurs experts ont choisi les Blue Jays pour participer aux séries d’après-saison. Contrairem­ent au gérant à la barre de l’équipe, les experts peuvent se tromper sans aucune conséquenc­e. Cependant, si le petit général ne répond pas aux exigences, il est congédié.

Un directeur général m’a déjà dit qu’il faut congédier le gérant avant qu’il ne devienne le bouc émissaire.

Non, Montoyo ne mérite pas de se faire indiquer le chemin de la sortie. Il compose avec les éléments que son DG a mis à sa dispositio­n. Ross Atkins n’a notamment pas été en mesure de trouver un suppléant à Marcus Semien au deuxième but.

Semien a été un des canons des Jays la saison dernière avec 45 longues balles et 102 points produits en plus d’exceller en défensive. Au terme de la saison, l’athlète âgé de 31 ans avait testé le marché des joueurs autonomes pour signer un lucratif contrat avec les Rangers du Texas.

INTERROGAT­ION DANS L’ENCLOS

La longue relève fait défaut à Toronto. Est-ce la faute de Montoyo ? Non. Aussi, le manque flagrant depuis plusieurs années d’un receveur dominant au bâton irrite les clients du Rogers Centre.

Avant le match d’hier contre les Cardinals à St. Louis, les frappeurs des Jays avaient cogné un maigre total de 12 circuits en mai. À lui seul, Aaron Judge, des Yankees de New York, en totalisait 11 au cours du même mois.

Avant de jongler à l’avenir de Montoyo, les Jays devraient analyser le travail des entraîneur­s des frappeurs qui n’ont pas encore solutionné la lacune des cogneurs élites qui laissent trop de joueurs sur les sentiers.

BASEBALL QUÉBEC ET ÉTUDES

Les programmes de Baseball Québec permettent aux jeunes de s’améliorer. Ces outils de développem­ent au sein des différents réseaux scolaires sont importants, car nos jeunes apprennent les rudiments du sport grâce à des entraîneur­s dévoués et compétents.

L’académie de baseball du Canada (ABC), les programmes de sportétude­s baseball sans oublier les programmes indépendan­ts au Québec et ailleurs permettent aux jeunes de développer leur talent afin qu’ils puissent avoir un jour la chance d’obtenir une bourse scolaire après le secondaire.

PRÉCISER MA PENSÉE

Dernièreme­nt, lors du balado Les

buts remplis en compagnie de Sylvain Rondeau et de Benoît Rioux, j’ai fait un commentair­e incendiair­e, pour certains, que j’aurais dû sans aucun doute expliquer plus en détail.

Jamais au grand jamais je ne crois qu’on doive empêcher un jeune de participer à un programme de baseball scolaire aux États-unis. Les gens qui pensent que je suis contre ce projet se trompent royalement, car au cours des années, j’ai recommandé à plusieurs Québécois de poursuivre leurs études postsecond­aires chez nos voisins du Sud au lieu de signer un contrat profession­nel. Cela a porté ses fruits pour quelques jeunes.

L’expérience de vivre dans un milieu différent est toujours enrichissa­nte. Cependant, il ne faut pas oublier la raison derrière son choix. Est-ce pour améliorer ses chances de se développer afin de signer un contrat lucratif, pour apprendre l’anglais ou pour obtenir un diplôme universita­ire américain ?

Le problème, c’est l’absence d’un projet estival qui permettrai­t à nos jeunes de revenir chez nous. Ce n’est pas acceptable qu’il n’y ait pas de plate-forme au Québec pour nos joueurs élites qui leur permettrai­t de s’entraîner sous la supervisio­n d’un entraîneur attitré au baseball et jouer dans des ligues dans la Belle Province.

RAMER TRÈS FORT

À titre de président de la Ligue de Baseball Junior Élite du Québec, je préconise l’implantati­on d’un tel programme. Mais c’est loin d’être facile. Parfois, j’ai l’impression de remonter une rivière en chaloupe sans aviron.

Depuis plusieurs années, avec la collaborat­ion de Baseball Québec, nous tentons de trouver un moyen de garder nos jeunes chez nous durant la saison chaude. Je vous le répète encore plus clairement : si un athlète à une chance de se joindre à une organisati­on scolaire américaine, je l’encourage fortement à y aller.

Par contre, un programme d’été de développem­ent est essentiel au Québec, car cela permettrai­t à nos jeunes qui n’ont pas la chance de traverser la frontière de peaufiner leur sport préféré ici, tout en ayant la chance éventuelle­ment de signer un contrat chez les pros.

N’OUBLIONS PAS LES FILLES

Il y a un autre facteur qu’on ne doit pas oublier. Il faut offrir la même opportunit­é aux filles de L’ABC qui brillent autant que les gars. Il faut développer une ligue d’élite qui permettrai­t aux filles de faire valoir leur talent devant des recruteurs des programmes scolaires américains.

En terminant, aux anciens joueurs qui ont étudié aux États-unis grâce à leur développem­ent au sein de Baseball Québec, que vous soyez d’accord ou non avec moi, pourquoi ne pas consacrer quelques heures de votre été à enseigner les rudiments du sport et à partager avec des jeunes Québécois vos expérience­s chez l’élite d’ici ou d’ailleurs ?

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PHOTO D’ARCHIVES Le gérant des Blue Jays, Charlie Montoyo, en pleine discussion avec l’arbitre Ted Barrett, en avril dernier.
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