Réaliste de plafonner le prix du litre d’essence à 1,60 $ ?
LE GUIDE DE L’AUTO | La semaine dernière, le politicien Paul St-pierre Plamondon a proposé l’idée de plafonner le prix du litre d’essence à 1,60 $ afin de limiter les ravages sur les finances des Québécois.
Pour Mario Dumont, animateur et commentateur politique à TVA, LCN et QUB, cette idée ne tient absolument pas la route. Il était invité cette semaine à l’émission du Guide de l’auto sur QUB radio avec Antoine Joubert et Germain Goyer pour commenter sa pensée.
SI LE QUÉBEC ÉTAIT PRODUCTEUR…
Pour Mario Dumont, la proposition de plafonner le prix de l’essence au Québec n’est assurément pas réaliste. Il nuance tout de même son propos en affirmant que cette option pourrait être envisageable si le Québec était un important producteur de pétrole. Ce qui n’est pas le cas.
« Si le Québec était producteur, le gouvernement pourrait faire un coup de Jarnac comme l’avait fait Pierre Elliott Trudeau avec la loi de l’énergie dans les années 1970. En tant que producteur de pétrole, pour que les consommateurs au Canada souffrent moins, on avait forcé les pétrolières à nous vendre le pétrole moins cher », se rappelle M. Dumont.
Collectivement, il faudrait tout de même accepter d’essuyer une perte sur chacun des barils.
UNE IDÉE PRISE AILLEURS
Évidemment, M. St-pierre Plamondon n’a pas sorti cette idée de nulle part. Bien que peu réaliste, elle s’inspire tout de même de ce qui existe ailleurs dans un contexte différent.
« Il a pris pour exemple la France, où il existe dans une loi sur les mesures d’urgence des dispositions disant que le gouvernement pourrait avoir le pouvoir, lors de périodes temporaires, de forcer les entreprises comme les pétrolières à vendre à moindre prix. En France, ils n’utilisent pas cette disposition. Le prix a augmenté comme partout ailleurs », a exprimé M. Dumont.
Idéologiquement, la province de Québec tente de se distancier des compagnies pétrolières. Or, pour M. Dumont, si la Caisse de dépôt et placement du Québec détenait des actions dans l’industrie pétrolière, ce serait un moyen de profiter collectivement de cette hausse de la valeur.
« Le pétrole, c’est sale et on a décidé que la Caisse de dépôt et placement du Québec n’allait plus être actionnaire des compagnies de pétrole. Si vraiment on est choqué de l’ampleur des profits des pétrolières, la seule solution, c’est d’être actionnaire », commente M. Dumont.
ET LES VÉHICULES ÉLECTRIQUES ?
Alors que les ventes de véhicules électriques prennent de plus en plus d’ampleur au Québec, certains se demandent si le gouvernement taxera éventuellement davantage les conducteurs de véhicules verts pour compenser les pertes de taxes habituellement perçues à la pompe.
Pour Mario Dumont, il ne s’agit toutefois pas d’un réel enjeu.
« Au niveau du gouvernement, on se prépare à ça. C’est une transition qui se fait lentement année après année », estime-t-il, ajoutant que la transition vers l’électrique se ferait encore plus rapidement si la disponibilité des modèles était au rendez-vous.