Accusations pour 270 kg de coke abandonnées
Un couple de Québécois a été arrêté en 2020 à Halifax
Deux Québécois qui s’étaient fait arrêter avec 270 kg de cocaïne à bord de leur voilier en 2020 ont poussé un soupir de soulagement dans un incroyable retournement de situation lorsque les procédures à leur endroit ont été abandonnées, jeudi dernier.
Magella Raymond et Josée Caisey de Baie-des-sables, dans le Bas-saint-laurent, avaient été arrêtés en juillet 2020 à Halifax.
À bord du voilier de M. Raymond, l’interlude, se trouvait 270 kg de cocaïne pour une valeur de 33,8 millions de $.
Un an plus tard, ils étaient accusés d’importation et de possession de cocaïne en vue d’en faire le trafic.
« J’imagine que M. Raymond et Mme Caisey sont heureux de cette situation », a déclaré le 4 mai le juge Theodore Tax lorsqu’il a annoncé l’étonnante tournure du procès qu’il présidait de Darmouth, en Nouvelle-écosse.
Le juge a ajouté qu’il a appris la veille, soit mercredi dernier, que le Service des poursuites pénales du Canada (SPPC) avait décidé d’arrêter les procédures.
« J’étais en train de trouver les dates pour l’enquête préliminaire », a-t-il dit en conclusion du procès.
EXPLICATION
Le Service des poursuites pénales du Canada a précisé que l’arrêt a été prononcé en vertu de l’article 579 du Code criminel, communément appelé nolle prosequi.
« C’est une procédure très spéciale qui appartient strictement au procureur de la Couronne ou au DPCP, qui ne requiert aucune explication. Tu déposes, point final, c’est terminé, pas de question », lance la juge à la retraite Nicole Gibeault.
« C’est peut-être pour ne pas nuire à une autre arrestation, peut-être qu’il y a une délation pour les gros requins, peut-être parce qu’ils ont fait l’objet de menaces, il y a beaucoup de raisons possibles et 99 % des cas ne peuvent pas être dévoilés », souligne Mme Gibeault.
Cette dernière a remarqué l’attitude du juge. « Même lui s’est posé la question en disant qu’il était prêt pour l’enquête préliminaire. Il a probablement voulu faire savoir, comme j’aurais fait, que ce n’était pas de sa faute. »
La Couronne a cependant un an pour reprendre la procédure dans le cas d’un nolle prosequi, insiste Nicole Gibeault.
REMBOURSÉS
Magella Raymond et Josée Caisey pourront aussi recouvrer les sommes versées pour leur remise en liberté à la suite de l’arrestation, soit respectivement 2000 $ et 1000 $.
Le procureur du SPPC a précisé qu’il préparait un avis de requête pour la remise des biens saisis. « Nous sommes en train de nous renseigner pour le statut du bateau et les passeports », a expliqué Me Damien Lahiton.
L’interlude, un voilier de 35 pieds construit en 1975, se trouve toujours à Halifax.