Le Journal de Quebec

L’accusé dit avoir eu un « black-out » Lévesque ne peut expliquer le meurtre de sa voisine

- DOMINIQUE LELIÈVRE

Quelques heures après avoir abattu une voisine de six balles, Martin Lévesque affirme avoir un « black-out » et est incapable d’expliquer son geste.

« C’est-tu toi qui as tué Patricia ? » demande l’enquêteur de la Sûreté du Québec à Martin Lévesque, plus de trois heures après le début de l’interrogat­oire, conduit le 11 septembre 2021.

Cachant son visage avec sa main, le militaire à la retraite se réfugie dans un silence pesant.

Puis, son regard devient fuyant quand le policier évoque la présence des enfants en bas âge sur le banc arrière du véhicule dans lequel Patricia Sirois, 35 ans, a été froidement abattue.

« Si je pourrais (sic) vous l’expliquer, je vous l’expliquera­is… […]. J’ai un black-out, total », affirme le suspect, qui a alors 49 ans.

IMPARDONNA­BLE

« Qu’est-ce qui m’a pogné ? Je n’en ai aucune idée », lance-t-il plus tard.

« J’ai viré fou », avance l’accusé, qui hausse les épaules quand l’enquêteur lui demande s’il aurait « paranoïé » en voyant approcher la voiture de la victime.

« Je suis un croyant, pis un croyant ça ne fait pas ça […]. Ce n’est pas pardonnabl­e », laisse-t-il tomber, à un autre moment.

Pendant l’entrevue, l’enquêteur lui souligne que les deux enfants qui devront grandir sans mère, et leur père, un militaire et « frère d’armes » qui se trouve en mission à l’étranger, ont besoin de réponses.

Tout au plus, Lévesque se souvient d’avoir été arrêté par les policiers et d’avoir eu une carabine entre les mains à ce moment.

INCOMPRÉHE­NSION

« Je ne sais pas qu’est-ce que je faisais avec cette arme-là dans les mains », dit le suspect qui ne « comprend pas pourquoi c’est arrivé ». Il admet avoir pris de l’alcool cette journée-là.

Le policier lui demande s’il pourrait avoir agi par vengeance, si un mélange d’alcool et de médicament­s ou la fatigue pourraient être en cause, s’il pourrait avoir vécu un « épisode noir » ou avoir été échappé par le « système »… mais jamais Lévesque n’offre de réponse convaincan­te.

Quant à sa voisine décédée, « je ne sais même pas c’est qui », déclare-t-il, disant ne pas se souvenir d’avoir été en chicane avec elle.

Martin Lévesque est accusé du meurtre au deuxième degré de Patricia Sirois, qui est survenu le 10 septembre 2010 à Saint-raymond.

 ?? CAPTURE D’ÉCRAN FOURNIE PAR LA COURONNE ?? Martin Lévesque, lors de son interrogat­oire au poste de la Sûreté du Québec à Pontrouge, le 11 septembre 2021. Le procès devant jury se poursuit aujourd’hui au palais de justice de Québec.
CAPTURE D’ÉCRAN FOURNIE PAR LA COURONNE Martin Lévesque, lors de son interrogat­oire au poste de la Sûreté du Québec à Pontrouge, le 11 septembre 2021. Le procès devant jury se poursuit aujourd’hui au palais de justice de Québec.

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