Le Journal de Quebec

Un voisin troublé par Lévesque

Avant le meurtre de Patricia Sirois, il aurait été questionné par l’accusé et sa conjointe

- DOMINIQUE LELIÈVRE

Quelques minutes avant le meurtre de Patricia Sirois à Saintraymo­nd de Portneuf, un voisin affirme avoir été questionné par l’accusé Martin Lévesque et sa conjointe dans ce qui s’apparentai­t à un « barrage routier » qui l’a fait freaker.

Appelé à la barre des témoins au procès de Lévesque, Mathieu Goudreault a raconté qu’il s’est senti fixé et observé par Guylaine Laflamme, la conjointe de l’accusé, au moment où il circulait en voiture devant leur domicile de la rue Marlène pour aller faire une commission, le 10 septembre 2021.

PARANOÏA

Trouvant son comporteme­nt étrange, il s’est arrêté pour « [s’]assurer que tout est correct ». Selon lui, la femme, qui semblait dans un « sérieux état d’ébriété », s’est approchée du côté passager ; elle voulait savoir ce qu’il « fait là », « d’où » il venait

Puis, Martin Lévesque, qui lui aussi était « intoxiqué par l’alcool », serait apparu « soudaineme­nt », côté conducteur.

Il a perçu de la tension et de la paranoïa dans l’air. « C’était tout de suite évident que les deux étaient de connivence. Il y avait une espèce d’intention d’enquêter. C’est comme si c’était un barrage routier », a décrit le citoyen devant les 14 jurés.

« Je sentais plus que c’était une évaluation… c’est qui qui va y passer ce soir-là », a précisé le témoin.

Lévesque lui aurait expliqué d’une voix « douce » que « c’est important qu’on se connaisse entre voisins, on n’est plus en ville ici, on est en campagne », selon M. Goudreault.

À un certain moment, Laflamme « a mentionné un commentair­e à l’effet que “OK, lui il est correct ce gars-là […] mais sa blonde par exemple, je l’aime pas, ou quelque chose comme ça” », a poursuivi le résident, après quoi il a « commencé à freaker pas pire ».

Finalement, Lévesque, un militaire à la retraite qui plaide la non-responsabi­lité criminelle en raison de troubles mentaux, aurait conclu la discussion et ils se sont serré la main.

Quelques minutes plus tard, Patricia Sirois était tuée sous les yeux de ses enfants alors qu’elle se rendait à sa résidence.

À L’IMPROVISTE

Un autre résident de la rue Marlène, Cédric Langevin, lui-même militaire, a témoigné au procès selon lequel Martin Lévesque est venu lui rendre visite plus tôt dans la même soirée.

Le quinquagén­aire se serait présenté à l’improviste sur son terrain dans le but de faire sa connaissan­ce et le questionne­r, notamment, sur sa carrière dans l’armée.

Selon lui, Lévesque était calme et la conversati­on était cordiale, mais il semblait sous l’influence de médicament­s et était parfois difficile à comprendre.

Il aurait essayé de le décourager de partir en mission en Lettonie. « Tu le sais pas, mais tu partiras pas », lui aurait-il dit de manière énigmatiqu­e.

 ?? CAPTURE D’ÉCRAN FOURNIE PAR LA COURONNE ET PHOTO FOURNIE PAR LE TRIBUNAL ?? En plus d’avoir intercepté un voisin qui circuen lait voiture, l’accusé Martin Lévesque s’est également présenté à l’improviste chez un autre voisin, Cédric Langevin, peu avant le meurtre de Patricia Sirois, elle-même voisine de Lévesque. Sur la photo principale, on voit l’accusé sur le terrain de M. Langevin le 10 septembre 2021.
CAPTURE D’ÉCRAN FOURNIE PAR LA COURONNE ET PHOTO FOURNIE PAR LE TRIBUNAL En plus d’avoir intercepté un voisin qui circuen lait voiture, l’accusé Martin Lévesque s’est également présenté à l’improviste chez un autre voisin, Cédric Langevin, peu avant le meurtre de Patricia Sirois, elle-même voisine de Lévesque. Sur la photo principale, on voit l’accusé sur le terrain de M. Langevin le 10 septembre 2021.

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