Encore un policier assassiné
C’est le neuvième agent de la paix canadien à périr en poste depuis moins d’un an
Un policier ontarien a été tué par balles lors d’une intervention au domicile d’un homme situé à quelques kilomètres de la frontière avec le Québec jeudi.
Le sergent Eric Mueller « a été assassiné simplement pour avoir servi sa communauté », a laissé tomber le commissaire de la Police provinciale de l’ontario, Thomas Carrique, hier.
Vers 2 h jeudi matin, le policier de 42 ans s’est rendu avec deux collègues dans une maison de la rue Laval, à Bourget, une petite municipalité située à une cinquantaine de kilomètres de Gatineau.
Ils avaient reçu un appel concernant des coups de feu entendus à cette adresse.
Sur place, les policiers ont été accueillis par d’autres tirs, victimes d’une embuscade, selon le commissaire Carrique.
Ils ont tous été transportés dans un hôpital d’ottawa, où le décès du sergent Mueller a été constaté.
Les deux autres policiers du comté de Russell ont été blessés. L’un se trouve dans un état stable, mais critique, et l’autre a pu obtenir son congé de l’hôpital hier en journée.
IL EN A FALLU D’AUTRES
L’occupant de la maison, un homme de 39 ans, a été arrêté par d’autres policiers en soutien à leurs collègues.
On en sait très peu sur cet homme, qui n’a pas été blessé lors de l’intervention. Le commissaire Carrique a indiqué qu’il ne s’agissait pas d’un individu avec lequel les agents traitaient depuis plusieurs années.
Une arme longue a été trouvée. Le premier ministre de l’ontario, Doug Ford, a indiqué sur Twitter qu’il s’agissait d’« une nouvelle dévastatrice ».
« Mes pensées vont à sa famille et ses amis. Veuillez vous joindre à moi pour prier pour ses collègues officiers », a-t-il écrit.
Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a lui aussi parlé de « terribles nouvelles en provenance de Bourget ».
BEAUCOUP EN PEU DE TEMPS
Eric Mueller est le neuvième policier assassiné en devoir au Canada depuis septembre dernier. De ce nombre, cinq ont perdu la vie en Ontario.
Le 27 mars, la sergente Maureen Breau, de la Sûreté du Québec, est décédée à Louiseville lors d’une intervention chez un homme aux prises avec des problèmes de santé mentale.
TRISTE SÉQUENCE
« On n’a pas eu une séquence comme ça dans les 30 dernières années », estime l’ancien policier du Service de police de la Ville de Montréal Stéphane Wall.
Selon lui, cette série meurtrière « coïncide avec le phénomène de la violence armée et la banalisation de la violence ».
M. Wall soutient donc que les critères et conditions de remises en liberté devraient être resserrés afin d’éviter de voir autant de drames du genre.
Si rien n’est fait, « oui, il va y avoir d’autres cas comme ça dans les prochains mois », avance-t-il.