Le Journal de Quebec

L’entreprene­ur qui a eu la folle idée d’embarrer du monde dans une pièce

Défi-évasion est en pleine expansion nord-américaine après avoir eu son lot de défis durant la pandémie

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Qu’ont en commun les jeux d’évasion et les montagnes russes ? Ce sont des univers ludiques qui procurent des sensations fortes. Et l’entreprene­ur Dave Welsh les fréquente assidûment.

Le fondateur de Défi-évasion était golfeur profession­nel à 18 ans. Il vivait ses hivers en Floride, tout en étudiant en finances à distance.

« Mon père disait que je menais une vie de retraité avec 2 $ dans les poches ! » se souvient-il en riant.

C’était quand même un sommet de montagne.

Après, on lui a offert de devenir un franchisé d’une entreprise qui vendait des régimes d’épargne-études. Première descente.

« Ça m’a pris sept mois pour faire une première vente et j’étais payé seulement à commission ! »

Dave s’est quand même donné des outils pour rendre l’épargne attirante pour les familles.

Il a fait toutes les erreurs possibles en chemin, mais, patiemment, il a monté un bureau avec sept représenta­nts.

Deuxième sommet.

INSPIRATIO­N À NASHVILLE

Puis en 2014, à l’occasion d’un voyage à Nashville avec son père pour aller écouter de la musique country et lui faire plaisir, Dave est tombé sur l’un des premiers jeux d’évasion en Amérique du Nord, fraîchemen­t ouvert.

Et pourquoi ça n’existe pas à Québec, s’est-il demandé ?

« J’ai dit à ma blonde qu’on avait une opportunit­é et je voulais qu’elle embarque avec moi. Le 1er janvier 2015, on a lâché nos jobs pour aller embarrer du monde dans des pièces ! »

Premier mois, 199 clients. Le suivant, 200 clients. C’était un deuxième creux de vallée. Et quand Dave parlait aux banquiers et aux assureurs, on le prenait pour un illuminé.

Mais petit à petit, le bouche-à-oreille a fait son oeuvre, et l’entreprise est passée de deux à huit salles de jeux, en plus des défis mobiles dans des camionsrem­orques. En 2019, une deuxième succursale a été ouverte à Québec.

« On avait le vent dans les voiles et je voulais dominer le monde ! » se rappelle Dave.

UNE FAMILLE SANS REVENU

Et la terrible descente de mars 2020 est arrivée. Tout a dû fermer, il a fallu mettre à pied une soixantain­e d’employés. Jeunes parents, Dave et sa conjointe dirigeaien­t une entreprise qui n’avait plus aucun revenu, donc ils n’avaient plus de salaire.

Après une première semaine de stress terrible, Dave s’est mis en mode solution avec une équipe créative. C’est ainsi que sont nés les jeux d’énigmes en ligne. Les premières versions, rudimentai­res, étaient vendues en PDF, mais rapidement ils ont évolué.

« On a vendu plus de 100 000 jeux la première année. Ça a ramené du positif et permis de sauver l’entreprise », dit Dave.

Les salles de Défi-évasion auront été fermées pendant 23 mois au total.

Maintenant, elles vont bien, et même les banquiers qui étaient sceptiques sur le modèle d’affaires demandent aujourd’hui des jeux conçus spécifique­ment pour leurs employés. Défi-évasion lance aussi Mind Opus afin de croître au Canada anglais et aux États-unis.

« Je sens moins le besoin de dominer le monde, mais je vois des opportunit­és et je continue de marcher d’un bon pas », réfléchit l’entreprene­ur, heureux d’avoir pu ramener son équipe créative au sein de l’entreprise après les turbulence­s pandémique­s.

 ?? PHOTO STEVENS LEBLANC ?? Dave Welsh, fondateur de Défi-évasion, est un battant qui a traversé bien des sommets et des creux de vagues au fil des ans.
PHOTO STEVENS LEBLANC Dave Welsh, fondateur de Défi-évasion, est un battant qui a traversé bien des sommets et des creux de vagues au fil des ans.

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