Bouchard tanné de faire du surplace
Le pugiliste de 36 ans de Charlevoix veut se donner une dernière chance de sauver sa carrière
Quand Sébastien Bouchard s’est remis à l’entraînement à temps plein, il venait à peine d’être père pour la troisième fois. Mauvais timing, diront certains, mais pas pour lui. Il attendait cette chance depuis plus d’un an.
En fait, Bouchard (19-2-1, 8 K.-O.) n’a grimpé dans le ring que deux fois en quatre ans. Il a subi des blessures graves à une épaule et au biceps, et la pandémie a mis le monde de la boxe sur pause.
« Ce n’est pas le scénario que j’aurais voulu. On a demandé à Yvon [Michel] de m’avoir plusieurs combats rapprochés, parce que l’inactivité était en train de tuer ma carrière », a-t-il mentionné hier en mangeant des fruits après avoir grimpé à 149,6 lb sur le pèse-personne. Il y a environ deux mois, il était à 184 lb !
« Il a été vraiment malchanceux, a confirmé son promoteur. [...] Il veut se donner une dernière chance de se rendre au maximum de son potentiel. »
Le boxeur de Baie-saint-paul, dans Charlevoix, a frappé à la porte du Groupe Yvon Michel (GYM) afin de relancer sa carrière, car à 36 ans, le temps presse.
« Est-ce qu’il me reste un, trois, cinq ans? Deux, trois ou dix combats ? Je ne le sais pas. Mais je ne veux plus vivre ce que j’ai vécu dans les dernières années. Si on fait du surplace, je vais arrêter », a-t-il assuré.
LE SOUTIEN LE PLUS IMPORTANT
Si l’entrepreneur en construction peut se donner une dernière chance, c’est notamment grâce à sa conjointe, Natasha Pageau, qui l’accompagne dans la boxe depuis 20 ans. Ce n’est pas peu dire, puisqu’elle s’occupe de leurs jeunes enfants âgés de 4 mois, 2 ans et 5 ans.
« Elle n’arrête jamais ! Je délaisse la compagnie, la vie familiale et les amis pendant trois mois. C’est beaucoup de sacrifices », admet Bouchard.
C’est pourquoi il ne veut pas que l’erreur commise face au Mexicain Ricardo Lara en mars 2022, quand il avait obtenu un verdict nul à Trois-rivières, se répète.
Contre Fernando Altamirano Marquez (11-1, 9 K.-O.), ce soir à Laval, en sous-carte au combat de Kim Clavel, Bouchard veut revenir à ses bonnes habitudes.
« Je ne veux pas essayer d’être un nouveau Sébastien. On voulait contre-attaquer [contre Lara], mais mon pain et mon beurre a toujours été la force physique, la pression. Je vais brasser [Marquez] physiquement comme j’ai toujours fait. »
Bouchard espère donc laisser une bonne impression afin de revenir souvent dans le ring et affronter des adversaires significatifs devant les siens, à Québec.
VOLNY, UN NOM À RETENIR
S’il y a un autre boxeur qui a tout à prouver et qui gagne à être connu, c’est le Montréalais Patrice Volny (16-1, 10 K.-O.), qui se mesurera à Abraham Juarez Ramirez (21-10-1, 10 K.-O.).
Grâce à une entente entre le promoteur ontarien Lee Baxter et GYM, Volny sera plus souvent en action à la maison.
« Il était parmi les meilleurs aspirants chez les 160 lb quand il s’est battu contre Esquiva Falcao en éliminatoire de L’IBF [un revers à son dernier combat il y a un an et demi à Las Vegas]. L’inactivité l’a fait sortir des classements », a soutenu Michel.
« Je n’ai jamais quitté le gym, même si j’étais inactif dans le ring. On n’a jamais arrêté. On a hâte de voir ce qu’on a fait, ce qui a évolué, de mettre en pratique ce qu’on a travaillé, comme la distance et le contrôle dans le ring », a souligné Volny, qui a notamment mis les gants avec l’ancien champion du monde Caleb Plant.
Kim Clavel souhaite confirmer qu’elle a toujours sa place et qu’elle peut redevenir championne du monde. Pour sa finale contre Naomi Arellano Reyes, Clavel pourra compter sur son plus grand fan, son père Pierre. « Elle sera là pour boxer, pas pour niaiser ! » a-t-il lancé aux journalistes.