Il tue un homme durant un « bad trip » de champignons
Un jeune homme a été déclaré coupable d’homicide involontaire, hier, pour avoir tué un quinquagénaire à Sainte-foy parce qu’il croyait que la victime se transformait en loup-garou après avoir consommé des champignons magiques.
Le jour du crime en mai 2020, le jeune homme a 17 ans et est un consommateur régulier de substances psychotropes. Il se rend chez un ami où il prend du cannabis et quelques grammes de champignons magiques.
De retour chez lui, tout dérape. « J’ai comme pogné un bad trip », affirme-t-il en interrogatoire le lendemain. Son identité est protégée, car il était mineur au moment des faits. La victime, un quinquagénaire, aurait empoigné un couteau, ce qui l’aurait fait paniquer.
L’adolescent présente alors un état psychotique aigu induit par sa consommation, selon l’exposé des faits dévoilé à la cour.
« Il me parle, et c’est comme si j’ai des échos dans ma tête. J’entends des voix », évoque-t-il à l’enquêteur.
POILS ET GRIFFES
L’adolescent était « terrorisé » alors que ces voix lui disaient : « défends-toi, il va te tuer », selon des extraits du rapport d’un pédopsychiatre relatés hier par son avocat, Me Jean-françois Bertrand.
Éventuellement, des « perturbations perceptuelles » lui donnent l’impression que l’homme devant lui se transforme graduellement « en un genre de loup-garou », comme si « ses poils étaient en train de pousser et que des griffes sortaient de ses doigts ».
Il songe à quitter le logement, mais semble incapable d’utiliser la poignée de porte. Il aurait à son tour pris un couteau afin de poignarder la victime, « voulant tuer un être qui le menaçait ».
L’adolescent a nettoyé l’appartement et a admis le crime à des proches le lendemain. Il exprime des regrets aussitôt qu’il retrouve ses esprits.
L’autopsie a révélé sur le corps du défunt la présence de 28 plaies résultant de 25 ou 26 coups faits avec un objet tranchant.
HOMICIDE INVOLONTAIRE
D’abord accusé de meurtre au deuxième degré, le prévenu a finalement plaidé coupable à une accusation réduite d’homicide involontaire, hier, au palais de justice de Québec. Toute cette histoire est malheureusement l’« illustration parfaite » des « foutus ravages » de la drogue, a exposé Me Bertrand, ce à quoi a acquiescé vigoureusement le juge François Huot.
La poursuite entend demander une peine pour adulte et a réclamé la confection par la DPJ d’un rapport d’assujettissement sur cette question.
Les parties se retrouveront le 5 septembre pour les représentations sur la sentence.