Le Journal de Quebec

Funéraille­s dignes pour un millième défunt

En 26 ans, la Fondation Gilles Kègle a procédé aux obsèques collective­s de 1000 personnes démunies

- CATHERINE BOUCHARD

La Fondation Gilles Kègle a souligné les funéraille­s du 1000e défunt dont le décès a été pris en charge par son organisme, dans le cadre des funéraille­s collective­s de 42 personnes démunies et décédées dans la solitude.

La très émouvante Cérémonie des oubliés s’est tenue à l’église Saint-roch vendredi matin. Elle a réuni plusieurs centaines de personnes, dont plusieurs proches des défunts qui ont été contactés par la Fondation.

« Aujourd’hui, on souligne la 1000e personne décédée pour qui on fait des funéraille­s. La 1000e personne depuis les 26 ans qu’on fait ça [cérémonie des oubliés] », fait valoir Gilles Kègle.

Il a mentionné également que c’était la première fois qu’il y avait autant de décès, en six mois. Ce sont 42 personnes décédées qui ont été prises en charge par la Fondation Gilles Kègle. La Cérémonie des oubliés se tient deux fois par année, soit en mai et en octobre.

L’homme, que l’on surnomme également « l’infirmier de la rue », a pris courageuse­ment la parole lors de la cérémonie, malgré des difficulté­s d’élocution engendrées par un cancer de la langue dont il a souffert. Il est aujourd’hui âgé de 80 ans.

« Je prends la parole malgré mes problèmes de langage. Je suis touché de vous voir aussi nombreux », a-t-il mentionné.

ÉMOTION

L’émotion était palpable chez plusieurs personnes présentes à la cérémonie. Devant l’autel, les photos et les cendres des disparus étaient exposées pour un dernier au revoir. Des proches ont pris quelques instants pour se recueillir devant le portrait du défunt avec lequel ils étaient familiers.

« La plupart sont des personnes seules, sans famille. Il y en a plusieurs qui avaient des familles, mais ça faisait des années qu’ils n’avaient pas de nouvelle », poursuit M. Kègle.

Parmi les 42 défunts, une quinzaine étaient des patients pris en charge par la Fondation et qui étaient soignés à domicile.

L’organisati­on de cette cérémonie demande beaucoup de travail, puisque c’est la Fondation qui prend en charge l’entièreté des tâches et des frais encourus pour l’organisati­on des funéraille­s. Chaque dépouille est incinérée.

« Il y a même un enquêteur responsabl­e de retrouver les familles, souligne-t-il. C’est beaucoup de travail. »

Les défunts seront enterrés le 9 juin prochain, dans le cimetière La Souvenance, où se trouve le lot de la Fondation Gilles Kègle.

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PHOTO CATHERINE BOUCHARD Gilles Kègle, celui que l’on surnomme « l’infirmier de la rue », lors de la cérémonie funèbre tenue à l’église Saint-roch, vendredi matin, à Québec.

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